Le point de départ du projet est une chanson: celle du groupe VAITEANI "A Peni Mai". Le texte, écrit par la chanteuse d'origine tahitienne, interroge le regard subversif que Paul Gauguin a porté sur les femmes polynésiennes à travers ses œuvres.

L'artiste se met dans la peau de l'un des modèles du peintre et s'adresse à lui, sans détours. C'est alors la voix de la vahine maohi qui surgit, après avoir longtemps été étouffée sous es couches de peinture et les représentations graphiques imposées par les hommes occidentaux. L'artiste clame que la femme polynésienne n'est pas une image, que c'est un être de chair et de sang, riche et complexe, rempli de désirs et d'aspirations, de générosité, de combativité, de contradictions et de résilience, à l'inverse du vaisseau vide et figé qui semble représenté dans les tableaux de Gauguin.

C'est cette perspective et cette voix éminemment polynésienne que la graphiste et réalistatrice Enora Eloi a souhaité mettre en images, dans un clip vidéo qui se décline comme suit :

Dans la pénombre d’une galerie, les toiles de Gauguin prennent vie, libérant les vahine figées dans leurs postures intemporelles. "A Peni Mai" explore la quête de liberté de ces figures enfermées dans des cadres, une métaphore poignante de l’objectivation des femmes polynésiennes. Ce projet est également un hommage à l’art et à la culture du Pacifique, qui est revisité pour parler de l’émancipation, de la force et de la diversité des femmes d'aujourd'hui.

Un hommage poétique à la quête de liberté, cette histoire interroge les représentations figées des femmes et redéfinit leur véritable essence.

Ce clip d’animation est inspiré des œuvres de Gauguin et des histoires cachées derrière chaque tableau. Il raconte le parcours mystérieux d’une femme qui découvre un monde où la liberté semble presque à portée… mais pour combien de temps ? Ce projet questionne, entre simple représentation ou fantasme de la vahine.

Une femme en rouge qui interpelle. Son regard vide et las laissera bientôt place à un visage des plus expressif. Une quête de la liberté pour explorer une existence au-delà des limites de son cadre. Son aventure va l'amener à découvrir d'autres femmes qui partagent son sort. Mais la réalité va vite la rattraper, avec force et courage elle va se battre pour garder l'espoir, mais bientôt il ne restera plus qu'une chaise vide.

Extrait de la chanson traduit en français

Couplet 1 :

Tu sais peindre mes yeux
Le bronze de mon corps,
Oh corps adoré
De mon parfum : enivré !
Peins le fruit de ton désir
Désir confus, désir soûl

Refrain 1 :

Multiples les femmes que tu as goûtées
Nombreuses les toiles, somptueuses !
Multiples les femmes tu as aimées
Nombreuses les toiles, somptueuses !

Couplet 2 :

A la lumière du jour et la lueur de la nuit,

Devant toi ma poitrine dénudée...
Le feu sous ma peau,
Ma rage, ma douleur
Par ton art négligés...

Refrain 2 :

Multiples les femmes que tu as goûtées
Nombreuses les toiles, somptueuses !
Multiples les femmes que tu as aimées
Nombreux les corps, âmes effacées !

Couplet 3 :

Réceptacles de ta faim
Nous, que pourtant tu ne comprends pas

Avons participé à ta renommée
Nous, les femmes, nous les femmes Polynésiennes.

Pour capturer l’essence de l’art de Gauguin tout en donnant vie aux personnages, nous avons combiné des techniques d’animation. Les personnages sont modélisés en 3D et rendus en 2D, donnant l’impression qu’ils évoluent comme des peintures en mouvement. Chaque scène mélange des décors qui capturent la richesse visuelle de la Polynésie et des tableaux iconiques de Gauguin.

Extrait du storyboard :

PROJECT A PENI MAI PAGE 10/15 SCENE #: 8 SHOT #: 2-2 SHOT SIZE: SCENE #: 8 SHOT #: 3-1 SHOT SIZE: Elle s'approche et regarde Puis so main pour la defiger, cut SCENE #: 8 SHOT #: 4-1 SHOT SIZE: SCENE #: 8 SHOT #: SHOT SIZE: Mais ga me morche Retire SCENE #: 8 SHOT #: 6-1 - SHOT SIZE: SCENE #: B SHOT #: 6-2 SHOT SIZE: La regarde lumieres se

Quelques expressions :