Synopsis

Sur fond social contemporain, le film évoque l’errance d'une jeune femme chassée de la ville : repoussée pour ce qu'elle représente et rejetée sans jugement elle fuit à la recherche d'une issue qui n'interviendra que lorsqu'elle acceptera ce qu'elle est.

Mais qui est-elle vraiment ? Quelle est cette violence qu’elle semble avoir laissée derrière elle ? Quelle est cette peur qu’elle inspire à tous ceux qui l’approchent ?

Dès lors, entre autoroutes et routes de campagne, entre station-service et aire de repos, entre repas froids et hôtels de fortune elle avance. Elle avance vers un retour aux sources, mais surtout, elle rejoint ses semblables les sorcières.

Le projet

Le film est né d’une rencontre l’an dernier avec l'actrice Gianna Tzermia lors d’un travail photographique.

Très vite, l’idée de développer l’aspect brut de ce qu’elle avait proposée lors de la séance ainsi que l’envie d'en créer un véritable personnage ont germées. Sa perdition, sa fragilité mise à nue et une violence à peine masquée ont résonnées jusqu’à se croiser avec différentes thématiques personnelles (le rejet social, l’errance, la volonté de rester debout face aux attaques et ce que j’appellerai une forme de mystère quasi ésotérique).

Tenue au courant dès les prémices du projet, Gianna a immédiatement fait part de son envie d’en être : le film et, a fortiori, le rôle, s'ecrivant ainsi à partir d'elle et pour elle. Ayant elle-même expérimentée les aléas d'un parcours de vie atypique elle dégage d'ores et déjà cette inquiétante force de celle qui ont déjà pactisé, en secret, avec le diable.

Bruxa c'est la volonté d'amener un personnage d'une violence urbaine à une forme de dépouillement rupestre, le film basculant ainsi d'une réalité subie à une réalité choisie et au final assumée. Au fur et à mesure que le personnage se prend en mains et regagne sa liberté, ce road-movie quittera donc ses atours routiers pour s'immerger dans un monde végétal, les dernières scènes donnant, à ce titre, pleinement vie au sabbat où notre personnage rejoindra, dans la forêt, ses consœurs pour une invocation mystique.

Inscrit dans une réalité sociale (puisque le personnage, sans argent, à la rue, parlant difficilement le francais fait penser à une sans-papiers), le film accompagne géographiquement le parcours mental du personnage qui se détache de préoccupations essentiellement liées à des besoins primaires dans un premier temps pour se laisser porter vers un domaine plus onirique jusquà ce que la réalité et la fiction s’entremêlent et se confondent par la force des choses, chacun nourrissant l’autre.

Bruxa c'est également l'occasion de s'interroger sur ce qu'il reste de la figure ancestrale de la sorcière de nos jours. Plus qu'un regard contemporain sur elle, c'est essentiellement la question de sa modernité qui sera abordée : préjugés moraux, rapport à l'inconscient, sexualité féminine, peur de l'inconnu.

Visuellement le film s'attachera à garder un style naturaliste, peu chargé afin de souligner l'aspect social mais aussi d'apporter une ambiguïté sur les événements ésotériques qui interviendront en deuxième partie. Une attention particulière sera donc apportée au rythme qui sera également fondamental dans la mise en scène de ce glissement urbain/rural et réel/onirique.

En ce qui concerne la bande-son du film, elle sera entièrement réalisée par l’auteur-compositeur Kentin Jivek. Collaborateur régulier, c’est avec plaisir qu’il nous fait l’honneur d’intégrer l’équipe du film. Si certains des morceaux de sa discographie seront utilisés, il signera également une bande son originale.

Le tournage se déroulera sur trois jours entre Paris et le Vexin.