CADA UMA DE NÓS (Chacun·e de nous) est un long-métrage documentaire autoproduit d'1h23.

Ce film aborde les luttes féministes urbaines au Brésil. À travers le récit de personnes militantes nous découvrons les difficultés et les victoires qui témoignent de leurs engagements.

Lien vers la bande-annonce : https://vimeo.com/user21518776

s 9 CADA DE NOS NOUS

SYNOPSIS

8 mars 2018, journée internationale des droits des femmes. Dans les rues de São Paulo défilent des milliers de femmes et de personnes transgenres indignées par la profusion de féminicides et militant pour l'accès à l'avortement au Brésil.

14 mars, Marielle Franco est abattue dans le centre-ville de Rio de Janeiro. Elle était le symbole de réussite d'une femme noire, lesbienne, mère-fille, des favelas, qui s'inscrivait dans la politique locale. Elle défendait notamment les droits des populations périphériques et se battait contre les violences faites à la jeunesse noire..

15 mars, des militantes noires se rassemblent au Forum Social Mondial des Résistances à Salvador de Bahia.

Ce film parle d'elleux et de leurs luttes quotidiennes.

LES PERSONNES entretenues par ordre alphabétique :

Deise Benedito
Josiane Climaco
Edna De Souza Machado Simão
Bárbara Esmenia
Thais Fernanda
Letícia Ferreira
Marielle Franco
Heloíse Fruchi
Sônia Guajajara
Isabela Guimarães Del Monde
Sista Katia
Rosa Luz
Marcia Marci
Raquel Mützenberg
Rachel Nascimento
Juliana Notari
Andreza Poitena
Terra Queiroz
Ana Souto
Ellen Vieira

Zoom sur certain·e d'entre elleux :

Thais Fernanda
Militante féministe, anti-raciste

Marielle Franco
Militante des droits humains
Marielle Franco Née dans la favela du Maré à Rio de Janeiro, le 27 Juillet 1979. Lâchement assassinée le 14 Mars 2018 avec son chauffeur Anderson Gomes. Élue de la ville de Rio de Janeiro, Femme, Noire, des favelas, Lesbienne, Défenseure des droits humains.

MARIELLE VIVE POLÍTICA

Heloíse Fruchi
Militante lesbo-féministe

Sista Katia
Militante anarco-féministe, anti-grossophobie

Marcia Marci
Militante trans-féministe

Andreza Poitena
Militant·e queer

Ellen Vieira
Militante éco-féministe

Vous aurez l'occasion de les découvrir plus amplement dans le film et de découvrir les convergences de luttes.

Je souhaite également remercier de tout mon cœur des personnes que j'ai filmées
mais qui n'ont pu être intégrées au film :
Luana Malheiro
Roberta Nascimento
Mariana Valente
Laina Crisóstomo
Marina Ganzarolli
Verônica Borges
Fernanda Guedes
Ari Ádine
Laura Guimarães.

MERCI A CHACUN·E DE VOUS SANS QUI CE PROJET N'AURAIT PAS ÉTÉ POSSIBLE.

---

LA GENÈSE DU PROJET

Image tirée du film, 8 Mars 2018, São Paulo, Brésil

Le projet a commencé en 2017, en France, avec l'envie d'aller découvrir d'autres formes de luttes féministes.

Étant déjà initiée au portugais (après de nombreux voyages et une relation avec un brésilien), j'ai voulu apprendre correctement le portugais brésilien. En effet, d'autres expériences de tournage à l'étranger m'ont prouvé que la connaissance de la langue locale offre une meilleure approche dans les échanges. Notamment avec l'idée principale d'être dans un réel partage, une rencontre, une approche anti-coloniale qui mènera peut-être à un film.

J'ai donc plongé dans l'apprentissage du portugais brésilien avec Rafael Wehrmeister Padilha comme ami et professeur. Pendant près de deux ans nous nous sommes vus et j'ai élaboré mon désir de film.

Le désir de rencontrer des personnes luttant pour les mêmes causes que moi (contre le patriarcat, pour le droit à l'avortement, pour l'acceptation des personnes indifféremment de leurs identités de genre, anti-racistes etc.)

J'ai donc contacté différents collectifs actifs dans les capitales de trois grandes régions du Brésil : Salvador de Bahia, Rio de Janeiro et São Paulo.

L'été 2017 j'ai rencontré des réalisateurs et réalisatrices brésilien·ne·s avec lesquel·les j'ai beaucoup échangé lors d'un festival de création de film en Sud Italie (Cinemadamare). Ce qui m'a convaincu de partir seule au Brésil.

En Février 2018, j'ai embarqué pour São Paulo avec une unité de tournage légère et une immense envie de m'immerger dans la culture militante brésilienne. J'ai été accueillie par des personnes merveilleuses que je ne remercierai jamais assez : Biba Rigo, Tonho Penhasco, André Casaca, Irene Michailidis et Juliana Notari (pour ne citer qu'elles).

Après une immersion rapide j'ai commencé le tournage le 08 Mars 2018, il y a exactement trois ans. J'ai suivi Juliana Notari et ses amies dans la manifestation pour la lutte des droits des femmes et des minorisé·es de genre. Pendant trois mois, jour après jour, j'ai rencontré mille et une personnes qui m'ont accueilli à bras ouverts, qui m'ont raconté l'histoire de leur vie, leurs peines, leurs rages, leurs victoires et leurs moments de fêtes et de paillettes.

Elles m'ont chacune permis de comprendre un peu mieux toutes ces luttes de l'intérieur, avec leurs ressentis, leurs violences et leurs joies combatives. Et chacune a créé un pont me permettant de rencontrer une autre personne qui avait un autre point de vue, un autre regard sur une réalité brésilienne en plein boom politique.

En effet, la présidente Dilma Rousseff venait d'être destituée de ses fonctions, l'extrême droite ne cessait d'accroître son pouvoir avec à sa tête Jair Bolsonaro, Lula venait d'être incarcéré et les violences policières ne faisaient qu'augmenter.

Plus que jamais il était question de lutter pour garder ses droits et en acquérir de nouveaux, plus que jamais il fallait être solidaire devant l'adversité et se soutenir même si les avis étaient parfois divergents.

Je fus profondément changée pendant ces quelques mois au Brésil, j'ai pris conscience de nombreux combats, de mes privilèges en tant que blanche, européenne, cis-genre et j'ai compris à quel point mon rôle d'alliée avait également du poids.

C'est donc en tant qu'alliée que je suis allée au bout de ce processus de film, qui fut éreintant par moment.

Je ne souhaite prendre la place de personne, mon micro et ma caméra étaient là prêts à recueillir des histoires de vies mais je ne pourrai jamais parler à la place de ces personnes. Ce film est le résultat d'un long processus de réflexions, de créations, où je pose mon regard extérieur à la situation socio-politique vécue par les brésilien·ne·s qui sont filmé·e·s.

Je souhaite que ce film soit vu par le plus de personnes possibles car il révèle des réalités qui sont universelles, qui peuvent résonner en chacun·e de nous malgré notre lieu de vie, malgré notre statut social, malgré notre genre et notre âge. Ce film parle d'elleux mais il parle de chacun·e de nous.

C'est pour cette raison qu'après les envois en Festivals (qui demande un primeur de diffusion), il sera en accès libre sur une plateforme vidéo afin que chacun·e puisse le partager dans l'intimité ou dans un événement public. Parce qu'aujourd'hui en ce 8 Mars 2021 plus que jamais il est important de donner accès à des informations et de continuer de lutter ensemble.

Merci d'avoir lu jusqu'ici et bienvenue dans ce projet qui a changé ma vie.

Formation d'autodéfense féministe en non-mixité choisie, Festival No God's No Master 2018