Clair-Obscur est un projet de court-métrage réalisé dans le cadre des productions de fin de première année d’étude organisées par l’ESRA PARIS (Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle, réputée et reconnue). Ce petit film, d’une durée de 4 à 6 minutes, traite de l’obsession, la folie et la désillusion d’un artiste à fleur de peau, troublé par la désinvolture et l’indiscrétion d’une voisine séductrice.

Bien plus qu’un projet scolaire, ce film est l’occasion pour notre équipe de concrétiser une première expérience artistique et humaine. Si ce film est réalisé par des élèves de première année, cela ne reflète aucunement l’expérience que chacun a acquise lors de sa participation à d’autres projets étudiants ou hors cursus lors de sa formation antérieure. Notre groupe de travail est composé de personnalités différentes qui conçoivent les choses de manières diverses et variées. Dans ce flot d’hétérogénéité, une ligne directrice prédomine et fédère, enrichie par l’apport d’avis et de sensibilités artistiques diverses qui se complètent constructivement. Ce film est une production indispensable et formatrice, préparant chacun de nous à son futur métier dans l’audiovisuel ou le cinéma et conditionnant notre accès à l’année supérieure de notre formation.

Notre équipe se compose de 13 étudiants en première année à l’ESRA PARIS. Nous sommes encadrés lors de la préparation et du tournage par un professionnel de l'image. Un compositeur, deux sup’infographistes, une maquilleuse, deux comédiens professionnels et un figurant compléteront notre équipe artistique. L’ensemble du matériel professionnel est mis à notre disposition par notre école pour parvenir à retranscrire visuellement et auditivement nos ambitions artistiques.

Actuellement, le projet est en phase de préparation et de planification technique. Nous avons établi un scénario visuellement intriguant et minutieux et une esthétique précise et contrastée sous les conseils d’un assistant/enseignant professionnel. Nous sommes en train de finaliser notre casting ainsi que la recherche de décors et d’éléments de décoration en vue des journées de tournage prévues les 6 et 7 juin.

Notre école ne disposant pas de moyens financiers ou techniques alloués à la construction de décors ou la location de costumes, nous nous confrontons à un problème logistique d’envergure. C’est la raison principale pour laquelle nous sollicitons votre aide.

Un peintre quadragénaire marginal en pleine création artistique est perturbé par une voisine bruyante, entreprenante et allumeuse lors d’une visite importune. Cet artiste obsessionnel fixe progressivement son attention sur cette femme qui ravivera son imagination par la fascination qu'il lui porte. Lorsqu'il découvre qu'elle fréquente déjà un homme, c'est une immense désillusion. Il sombre profondément dans la folie.

Lucas ANGLARES incarnera notre peintre.

Monsieur Mussard, le peintre est le personnage le plus complexe de l’intrigue. Cet homme taciturne vit en ermite, en autarcie dans la forteresse de solitude que représente son appartement négligemment désordonné. Passionné par la peinture, il affectionne particulièrement le silence et le calme. D’apparence froide au premier abord, du fait de son obsession première pour sa toile et ce qu’il y peint, son physique est torturé, douloureux et inquiétant, creusé par la maigreur, marqué par les cernes, une barbe broussailleuse et des cheveux gras et hirsutes, vêtu de haillons... Sa gestuelle méticuleuse et délicate mais également impulsive mécanique et saccadée (soubresauts, tocs) vient enrichir son aspect tourmenté, dévoré par l’obsession.

Pour nuancer cette allure sinistre et angoissante, deux autres facettes le rendent attachant : la naïveté et la maladresse. Cet homme, habile et flegmatique devant sa création artistique, ne sait plus comment réagir face à sa voisine, véritable tornade bruyante, fascinante et envoûtante. Isolé du monde, il va être confronté pour la première fois à une femme qui l’attire physiquement. Suite à leur rencontre, il focalise sa passion sur cette muse. La toile est, au milieu du film, le point névralgique réunissant ses deux obsessions sous un même moyen d’expression. Cette psychose vire peu à peu à la folie, le faisant sombrer physiquement et mentalement.

Véritable transposition de la mentalité enfantine dans un corps d’adulte, il possède ce regard curieux et innocent de l’enfance. Il est déterminé à obtenir ce qu’il veut et très vite distrait. Il tombe, au premier regard, sous le charme d’une femme qui joue de ses atouts plastiques et charnels et pense naïvement qu’elle l’apprécie autant que lui. Son imagination se déploie et s’intensifie à plusieurs reprises dans le film. Sa colère, lors de sa crise de démence, est elle aussi celle d’un enfant jaloux qui n’a pas ce qu’il veut. Ce film peut dès lors être assimilé à la métaphore du passage de l’adolescence à l’âge adulte à la suite d’un fantasme. A la fin du film, son calme presque mortifère et son assurance lui confèreraient un aspect encore plus étrange et nous dirigeraient vers une lecture plus sombre et morbide de notre ouverture finale.

Caroline PAURD-SALLY incarnera notre voisine.
Comédienne et chanteuse, Caroline grandit sur la Côte d'Azur, étudie sur les bancs de Sciences Po Paris et travaille dans les relations institutionnelles avant de rejoindre le Cours Florent. Elle y suit les enseignements de Julie Lavergne, Chad Chenouga, Nâzim Boudjenah, Christian Gonon, Félicien Juttner, Pétronille de Saint Rapt et Sarah Mesguich. Elle travaille en parallèle le chant, jonglant entre lyrique, jazz et pop. Fraîchement diplômée, on l'a depuis vue jouer dans "G.R - La Grande Randonnée" de Kévin Bagot au théâtre du Funambule Montmartre, "Rêves" de Laetitia Laguzet et bientôt "Passages" de Lou Rosane et Vincent Yeh.

Dotée d’un physique avantageux, mince et élancée, Nina est une jeune fille ingénue et aguicheuse qui use de ses charmes pour parvenir à ses fins. Elle n’a sans doute aucune attirance pour le peintre mais son attitude est ambiguë. Pouvant être perçue comme manipulatrice et sans gêne, elle n’est en réalité pas réellement consciente de son attitude et des répercussions qu'elle peut engendrer. Cette femme incarne physiquement une tension érotique à elle-seule. Elle est une invitation à la fascination, l’obsession, l’imagination. Si elle est « dominatrice », en contraste au peintre par son assurance lors de leur première rencontre, elle se retrouve finalement en position de faiblesse.
L’amant appartient assurément à un milieu social plus aisé que celui du peintre, est en pleine forme, athlétique, attirant et beaucoup plus lisse. Il est l’exact opposé du peintre, un idéal masculin moderne. Son unique apparition bouleverse le peintre et fait emprunter à l’histoire un tournant plus lugubre et sordide.

Notre film repose, comme son titre l’indique, sur de forts contrastes, tant au niveau des relations entre les personnages, que sur leurs apparences, leurs caractères, l’atmosphère du film mais aussi la dualité de notre personnage principal. C’est un film sur le renversement, le basculement d’un état à un autre, sur l’inversement du statut dominant/dominé. Notre protagoniste subit une impressionnante métamorphose qui nous trouble profondément.

C’est en réalité un jeu de confiance qui s’établit entre le spectateur et le personnage principal. Au début, alors qu’il nous est d’entrée décrit comme un homme perturbé mais maladroit, son univers reste compréhensible et fixé comme tel et constitue notre seul repère et référent. De facto, nous nous associons à lui. Il est comme cela et nous l’acceptons. En réalité, nous comprenons son point de vue mais notre jugement nous ramène sur terre. Pour autant, nous n’acceptons pas tout. Son envolée amoureuse est soudaine et prématurée. Cet homme est à fleur de peau. La structure du film repose sur le fait qu’on le perd peu à peu dans sa folie. Il se dissocie de toute humanité et devient un être dangereux, un prédateur. Notre confiance s’efface lorsqu’il sombre profondément dans une folie créatrice. L’heure est au questionnement. Notre interrogation ne porte plus sur son avenir, mais principalement sur l’avenir de la femme invitée à entrer chez lui.

La relation entre les deux personnages repose sur un quiproquo. Le peintre est soumis et confronté à l’envolée lyrique de ses émotions lorsqu’une forte proximité spatiale et physique s’établit entre eux. Cependant l’attirance naturelle, pure et sincère, mais aussi naïve que le peintre ressent pour la jeune femme n’est pas réciproque. C’est un film sur l’évolution graduelle vers la folie de l’obsession d’un homme pour l’objet de sa fascination.

Le film repose alors sur le basculement d’un rapport de force qui se joue entre les deux personnages. Cet homme qui se fait mener par le bout du nez lors de leur rencontre, mènera la danse à la fin du film. Il gagne en assurance là où la jeune femme est envahie par le doute et l’angoisse lorsqu’elle s’aperçoit que son amant n’est pas rentré.

L’atmosphère qui règne dans l’appartement vient souligner, au même titre que la peinture, les états émotionnels du peintre. Ainsi, d’un appartement sombre et en désordre, éclairé par quelques lumières ponctuelles artificielles, l’homme s’ouvre peu à peu sur le monde et s’approche progressivement de sa porte d’entrée. Il est tenté à plusieurs reprises de quitter son appartement mais son instabilité psychique l’en empêche, l’amenant à se cloîtrer toujours un peu plus chez lui. L’obscurité dominante de son appartement vient souligner son aspect étrange et sombre, annonciatrice de la tournure éminemment glauque des évènements. L’obscurité assure aussi une perte de repères spatiaux et temporels. Les perspectives s’écrasent et le piègent à l’intérieur de son sanctuaire. La scène de la crise est le point d’acmé de notre histoire. Elle se déroule la nuit pour marquer l’évolution de son naufrage dans les abîmes de ses pensées.

En opposition à cet univers intimement obscur, reflet de la personnalité du peintre, le couloir sera éclairé par la lumière éblouissante du jour, comme une invitation à s’extirper de l’isolement, sorte d’échappatoire interdite par l’unique obstacle modélisé matériellement par la porte d’entrée. Le décor dans son ensemble est conçu comme un huis-clos, symbolisant l’isolement et l’oppression. L’homme tourne en rond, répète les mêmes gestes, les variant selon ses humeurs.

Godfried Schalcken - Portrait d'un homme barbu dans la lumière de bougie
Gustave Courbet - Le Desespéré
Rembrandt van Rijn - Le philosophe
Rembrandt van Rijn - Philosopher with an open book
Rudolf Eichstaedt - Beethoven, Chromotype aft.Paint

The Machinist de Brad Anderson

Fight Club de David Fincher

Le Locataire de Roman Polanski

Le Parfum de Tom Tykwer

L’ensemble de l’œuvre d’Henri Cartier Bresson

Notre bande-son reposera sur quelques notes laissées en suspens pour créer le mystère et l’angoisse. Trois variantes viendront ponctuer les différentes émotions du peintre à des moments clés du film. Le thème transpirera l’étouffement, et la folie et suscitera l’intrigue et l’étonnement chez le spectateur. La scie musicale est un instrument qui nous intéresse et sera probablement utilisée pour la composition de la bande-originale.

Thème principal de The Machinist de Brad Anderson par Roque Banos (https://www.youtube.com/watch?v=v-seCqLHOv0&list=RDv-seCqLHOv0)
Morceau Room 23 de The Number 23 de Joel Schumacher par Harry Gregson-Williams (https://www.youtube.com/watch?v=wtvDMmRj4IY&index=8&list=PLD22774538518B02F)
Morceau Atonement de The Number 23 de Joel Schumacher par Harry Gregson-Williams (https://www.youtube.com/watch?v=6H5GSyRxGjo&index=9&list=PLD22774538518B02F)
Morceau Laura Tollins de The Number 23 de Joel Schumacher par Harry Gregson-Williams (https://www.youtube.com/watch?v=40LLU0FlpHc&index=7&list=PLD22774538518B02F)
Thème principal de Fraitly de Bill Paxton par Brian Tyler (https://www.youtube.com/watch?v=oCq3tkUGgCo)
Thème principal de One Flew Over The Cuckoos Nest de Milos Forman par Jack Nitzsche (https://www.youtube.com/watch?v=uWsz5xMJF6k)