Don Quichotte est une création en cours, une adaptation, un spectacle familial de théâtre clownesque à partir de 7 ans. Par la Compagnie BAO

Mise en scène : Matthieu Penchinat

Avec : Julia Malançon, Christophe Pujol, Benoit Ramos et Olivier Capelier

Les premières représentations auront lieu au théâtre La Vista à Montpellier du 12 au 22 décembre 2013 à des horaires différents selon les jours. Toutes les infos sur l'agenda du spectacle ici :

http://compagnie-bao.com/tout-public/don-quichotte

Nous jouerons aussi très certainement au festival Avril des Clowns à Gignac en 2014.

L'histoire : Don Quichotte vit dans son rêve. C'est un vieil homme un peu fou qui se prend pour un chevalier errant. Il est souvent seul à voir certaines choses, et tient en haute estime la chevalerie, l'honneur et la poésie. Sancho Pansa, c'est un bonhomme bien gentil. Un terrien qui n'entend rien à la chevalerie, à l'honneur ni même à la poésie. A moins que ça ne soit l'inverse, je ne sais plus. Nous verrons bien... Oh, et puis il y a aussi Dulcinéa, oui. La belle Dulcinéa. Mais je ne suis pas sûr qu'elle existe. Et moi... Moi non plus, je ne suis pas certain d'exister.

La note d'intention du metteur en scène :

« Avec ce Don Quichotte, je souhaitais travailler principalement sur les liens entre la réalité, le réel et l'imaginaire. La question de la confrontation des visions du monde me semble à la source de beaucoup de conflits et c'est ce que je souhaitais explorer en me confrontant à cette œuvre. Don Quichotte semble fou et il impose sa folie, son regard sur le monde, à son entourage.

Il me fallait donc réfléchir à la dite folie de notre héros, ses causes et son déclencheur. S'est imposée alors, l'idée d'une folie qui serait une échappatoire face à la mort, celle d'une folie salvatrice, expression irréductible de la vie.

L'aventure chevaleresque a pour avantage de réunir tout ce qui donne a la vie son piment : l'amour et la peur, en premiers lieux, puis l'honneur, le frisson, la sensualité, la morale... Don Quichotte ose aller à la rencontre de l'aventure, il ose affirmer ce qu'il voit, il se moque des jugements, des regards, des commentaires : il est entier et total, il est celui que tous aimeraient être.

Voilà vers quoi tend ce spectacle, un Don Quichotte né au plus profond du désespoir, pour atteindre et affirmer une « consolation qui soit plus qu'une consolation et plus grande qu'une philosophie, c'est à dire, une raison de vivre. »

Le quidam impose son regard banal et triste au monde. L'homme ordinaire est le niveleur du monde, la pulsation monotone du quotidien. Sancho est l'un de ces hommes ordinaires. C'est un suiveur, un qui ne fait pas de bruit, mais qui par son silence et sa morale font de ce monde un étau pour les âmes. Sancho, c'est n'importe qui, l'un d'entre nous, et c'est au travers de ses yeux que nous refléterons la folie de Quichotte et son impact.

Ce duo Quichotte/Sancho s'impose à moi comme un duo clownesque. Le leader et le suiveur, le maître et l'esclave. Grand classique du genre qui offre à l'aventure chevaleresque une narration rythmée et décalée. Le clown trouve écho dans ces deux personnages par plusieurs aspects : l'affirmation de soi, le courage et l'abnégation pour Don Quichotte, le dévouement, la naïveté et la maladresse.

Par ailleurs, la tradition orale a beaucoup influencé l'écriture de Cervantès, puisqu'il écrivait pour être crié en place publique. La question de la langue est donc importante dans la construction du spectacle. C'est pourquoi j'ai souhaité travailler avec Benoit Ramos, conteur qui défend une langue qui s'invente à chaque fois qu'une histoire est racontée.

« Parler c'est d'abord ouvrir la bouche et attaquer le monde avec, savoir mordre. Le monde est par nous troué, mis à l'envers, changé en parlant. Tout ce qui prétend être là comme du réel apparent, nous pouvons l'enlever en parlant. » Valère Novarina – Devant la parole

Voilà pourquoi je veux aujourd'hui me lancer dans la mise en scène et l'adaptation de Don Quichotte. Pour affirmer que l'on peut faire valser notre quotidien désespérant et que ce monde ne vaut pas mieux que la folie enchanteresse que l'on a au fond de nous. »

Matthieu Penchinat - Metteur en scène