text-align: justify;">D’abord ça monte sur des grands chevaux, chants épiques, tralala, ça siffle, puis ça tourbi-trublionne un peu, ça s’entortille, petite poésie qui gratte, petite poésie qu’on crache, qui étreint, qui accole, qui se la colle, petit récit de vie ivre, vie qui file, ça s’égaille, ça désespère, ça passe, ça ! ça passe ! Du petit chant mystique au ni dieu ni maitre, ça volute, c’est citadin, ça sent la ville, la semelle sur le macadam et parfois la page d’après l’herbe verte, ça se promène la dégaine, ça sent l’air sur son visage, ça appelle, ça égaye les poussières, ça contemple l’existence depuis son intérieur, c’est dedans, écriture du dedans, de toute façon ça ne peut être autrement, non ? Ça continue, ça dit, ça se démène, tout ça… jusqu’à finir sur un éclat, et puis comme tout, ça finira dans l’oubli, mais avant voilà, la trace de mes écrits de la dernière décennie (2014-2019) sur 154 pages en format rectangulaire 17,8 x 12,7 cm applaudit, artisanal, du fait maison 100% garantie... Mais pourquoi ? Pourquoi pas passer par un éditeur professionnel ?

Outre mes capacités sociales qui ne me permettent pas de jouer à la dinette avec le quidam du coin, les prestations éditoriales sont longues (plusieurs mois avant d’avoir une réponse), rarement aboutissantes pour ce qui concerne de la poésie, et peu respectueuse du texte original (on vous coupe, on vous zut, on vous impose un titre, toute cette petite connerie formatante). Avec autant d’avantages, on peut sérieusement se demander à quoi bon chasser le prestige d’une estampille éditoriale ?

À ce titre je vous recommande l’excellente chaine du non pas moins excellent François Bon:

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D’accord, oui, c’est vrai l’autoédition a une réputation fumeuse. Aucun filtre, n’importe qui et n’importe quoi peuvent être imprimés au grand dam du Quartier latin, c’est rempli de fautes qui plus est, chacun raconte sa petite vie, bref toujours le même cantique qu’on nous chante. De mon point de vue que je ne développerai pas ici, l’autoédition n’est pas plus pourrie que l’édition tout court. Il suffit juste de vous amener dans la première librairie de proximité, tâter ce qui est aplani sur les premières tables que vous trouvez et vous verrez sur ces couvertures la tête de l’auteur des fois qu’on ne sait plus à quel nom-produit il renvoie et sous ces mêmes couvertures autant de petites vies racontées. Je dirais simplement de manière général que l’édition tout court est mieux finie, c’est tout.

Pourquoi ?

Car plus de secondes mains, plus d’expérience, plus encadrée par des personnes de tout genret, du prête-plume aux pisses-copistes professionnels.

Tout ça, c’est très bien, mais voilà l’argument, le cœur du choix :

. D’abord je dis ce que je veux. Je dis phényléthylamine si ça me chante quand ça me chante, pipi, zizi, caca et Dieu sait que j’aime pousser la chansonnette.

. J’ai la mainmise de A à Z. Je peux par exemple mettre un poème en quatrième de couverture (mais j’ai été forcé d’imprimer le code-barre sur un fond blanc ouin ☹) (à quand l’auto-impression ? ou similaire)

. Je garde tous mes droits, modifie, partage à volonté le fruit de la trouvaille.

. C’est beaucoup plus gratifiant de faire les choses par soi-même. Simplement de voir le fruit de votre travail en matière et en papiers c’est d’un chouette… Si, si

. C’est plus enrichissant, vous jongler avec différents outils, car faut se plonger dans la typographie, les marges, les fonds-dupers, l’exportation, InDesign, les formats, tout ce vocabulaire bien précis, bien chiant, bien casse-tête, bien énervant, bien criant, mais inutile de s’en faire, tout va bien se passer.

Bref.

Faire les choses par soi-même c’est kiffant, beaucoup plus que Gallimard, Seuil, Albin Michel prout prout.

Alors vous l’aurez certainement compris, je préfère faire ma petite tambouille tranquille au chaud, sans attente, interférence, pas besoin de trainer dans le milieu et tout, de se faire zapper des mots, signer des bidules… je suis bien là parmi la multitude depuis ce petit bureau de bibliothèque, je me lance, dans la jungle de l’autoédité, je vais et porterai ma voix dans le fatras, promis.

éclat danse, ou quoi ?

éclat danse, ou quoi ?