text-align: center;">Il fallait trouver le silence nécessaire pour espérer le percevoir de nouveau. Et pour ce faire, je dus fouiller dans les tréfonds ; là où la lumière ne passe quasiment plus ; là où les températures commencent sérieusement à chuter. C’est dans cette prison du temps qu’il avait été confiné au fil des ans : enchaîné, bâillonné, résigné, saoulé contre son gré. Personne ne lui avait dit qu’il devrait se frayer un chemin entre l’ombre et la lumière, les désirs et les peurs, pour se débarrasser des caresses à la beauté trompeuse. Porter sa carcasse le plus haut possible, pour que résonne enfin, le tambour de la justesse.

« Tu dois écrire Camélia » m’avait enjoint un professeur.

C’était reparti ! Je n’avais plus écrit de poèmes depuis l’âge de pierre...

Je quitte mon boulot, enfile ma longue écharpe verte, mes bottes de pluie et ma tablette.

Par réflexe, je viens me réfugier dans mon petit bar de quartier, à la décoration rassurante et fantaisiste.

« Silence, il y en a qui travaille ici » gronde le gérant à un groupe assis non loin.

Puis, se tournant vers moi : « … Un mocha latte comme d’habitude ? »

« Avec joie », acquiesçais-je en souriant.

À partir de cet instant, j’ai écrit tous les jours pendant plusieurs mois.

Les mots se posent succinctement, en quelques minutes, comme une musique que je fredonne depuis toujours.

Ils retracent les empreintes liées à une saga familiale sur plusieurs générations, mais également mes expériences et rencontres fortuites.

Du bar à l'édition...

De cette quête va naître plus d’une soixantaine de poèmes. Mon amie Constance me souffle l’idée d’un recueil.

J’en sélectionne alors 50 que je soumets à quelques maisons d’éditions. Parmi ces maisons, Les Éditions Persée qui m'ont fait parvenir un contrat de publication, avec la liberté de choisir ma forme (mise en page, couverture etc.).

De l'édition à la collaboration...

Après cette agréable surprise, je décide de m’associer avec Guillaume Denaud (aka Dans les Dents), illustrateur nantais à l’univers merveilleux et bestial que je rencontre lors d'un séjour breton. Je tombe amoureuse de son trait chamarré, beau et mystérieux. Nos sensibilités se plaisent et se complétent. Il me propose de réaliser la couverture, ainsi que 4 illustrations pour apporter un fil conducteur au recueil.

De la collaboration au financement !

Logiquement, je décide d’entamer une campagne de crowdfunding afin de répondre à la réalité financière du projet.

Voici un extrait du recueil :

Parfum du soir

Elle avait peur de se montrer,

Car elle savait les hommes cruels ;

Sous sa cape, elle attendait

Que se couche enfin le soleil.

Les dieux l’avaient retournée,

Comme pour avoir une vision neuve

Sur un monde qu'ils avaient inversé,

Et dont la terre récoltait les épreuves.

Dans sa grotte, elle se ressourçait

Lorsque la lune avait fini

D’éclairer de toute sa beauté

Son petit crane de cheveux gris.

Mais un jour elle décida

De changer de perspective,

Pour voir ce qu’elle savait déjà

D’une gravité à la dérive ;

Alors dans le parfum du soir,

Elle déploya ses ailes puissantes,

Et partit enseigner son art

De conteuse aux âmes errantes.

Les consciences s’ouvrirent ainsi

Sur une nouvelle vérité,

Où les monstres de la nuit

Deviennent enseignants de bonté.

Haut les Coeurs !

Haut les Coeurs !