Présentation

Court-métrage en coréen produit et réalisé par Olivier Montiège, français d'origine coréenne. Tournage à Séoul. Début des prises de vues : juin 2015. En abordant le thème de la chirurgie esthétique, le film sera avant tout le portrait d'une jeune femme coréenne d'aujourd'hui. Durée estimée entre 20 et 25 min.

L'histoire

Le court-métrage intitulé « Hye-ji, before/after » racontera sur un ton réaliste, 24h de la vie d'une jeune femme coréenne d'aujourd'hui, persuadée que, pour améliorer sa vie, elle doit avoir recours à la chirurgie esthétique. Pratique courante et banalisée en Corée du sud par l'importance de l'apparence dans la société et par la réputation d'excellence de nombreuses cliniques spécialisées.

La chirurgie esthétique ou plastique en Corée

La chirurgie plastique du visage est réputée pour être particulièrement efficace et très abordable en Corée du sud. C'est ainsi que de nombreuses femmes coréennes n'hésitent pas à se refaire une nouvelle tête, dans l'espoir de changer de vie. Au pays du Matin clair, une femme sur cinq a déjà eu recours à la chirurgie esthétique, record mondial. C’est un business en plein boom grâce aux talents des chirurgiens de Gangnam, où l'on trouve des centaines de cliniques de "plastic surgery" qui pour attirer le client, misent sur un marketing choc "avant-après" dévoilant de stupéfiantes transformations. Evidemment, la plupart des clientes ne recherchent pas un changement aussi radical et se font surtout opérer les yeux ou le nez. Mais avec insistance il est toujours possible d'aller plus loin.

Dans un pays où l’apparence est primordiale et où les stars coréennes doivent afficher un physique idéal, les médias coréens véhiculent une image de beauté occidentale à laquelle tout le monde veut s’accommoder. En Corée, la chirurgie plastique est très commune parce que les asiatiques ont une unique paupière, un gros nez et un large visage. Les prix de la chirurgie sur les yeux et le nez sont très bas. D’un autre côté, la liposuccion, l’augmentation de la poitrine et le lifting, qui sont populaires en Occident, ne le sont pas en Corée. » Cette idéologie de la beauté occidentale serait apparue pendant l’occupation américaine en Corée pendant la Guerre de Corée. Mais les raisons sont aussi liées à la rapide industrialisation de la Corée avec l’apparition de deux générations opposées; celle agraire et celle d’industrialisation. « Les coréens se voient comme des personnes ayant fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là où ils en sont aujourd’hui. Où ils sont aujourd’hui et où ils veulent être est d’acquérir ces symboles de richesse qui ont été racontés par la nation. Cela les a amené à se focaliser sur l’apparence et l’image. »

Le projet – sa génèse.

Olivier Montiège a commencé l'écriture du scénario en 2014 avec l'envie d'aborder le thème de la chirurgie esthétique dans un film de fiction. Mais bien vite, l'envie de dépasser le côté anecdotique de la première histoire le pousse à totalement réécrire le scénario. Sa rencontre récente avec une jeune comédienne coréenne, Park Hyunji, est décisive. C'est elle qui inspirera le personnage principal (une actrice justement) et ouvrira des perspectives à l'histoire qui, à l'origine, se passait au comptoir du service d'immigration d'un aéroport.

Après avoir travaillé sur le précédent court-métrage réalisé par Olivier Montiège « Rendez-vous », l'idée d'un projet plus important se développe, axé sur un portrait où l'actrice pourra exprimer une large gamme d'émotions en incarnant le personnage de Hye-ji.

Au fil de rencontres, discussions et réécritures, le personnage et l'histoire évoluent dans une direction plus précise et plus désirée.

Le point de vue reste celui d'un français bien sûr, au sujet de pratiques médicales difficiles à comprendre, parfois extrêmes pour un européen mais banales et acceptées en Corée. Faire un film sur ce sujet en langue coréenne avec des acteurs coréens mais d'un point de vue étranger peut permettre une réflexion, un recul. Le but n'étant pas de porter un jugement mais juste de constater une situation pour en donner aussi une meilleure compréhension. Cependant, la direction que prendra finalement l'histoire définira clairement une opinion personnelle sur le sujet.

Le style du film se veut réaliste mais dynamique (pas contemplatif). Caméra sur pied au début du film, fixe ou avec des mouvements panoramiques fluides. Puis au fur et à mesure, discrètement, la caméra sera de plus en plus, en mouvement, portée pour créer l'urgence, l'instabilité émotionnelle.