Jordu est un projet peu commun mêlant novation et rétro, musique et cinéma. Plus qu'un vidéoclip adaptant les paroles de la chanson Jordu d'Alice Martinez, et dans la tradition d'improvisation du jazz, il projette de finir sur scène dans une performance où les musiciens joueraient sur les images, en hommage au film muet.

Mais avant de vous en dire plus, je vous invite à découvrir la chanson qui sera adaptée à l'écran, Jordu, écrite et interprêtée par Alice Martinez :

Se basant sur le récit des paroles, Jordu raconte la vengeance de Célia qui découvre que son mari Jordu la trompe avec la concierge de leur immeuble, Carla.

Dans sa démarche d'auteur, Alice a toujours une approche très narrative. Elle ne developpe pas un sentiment, ou une idée. Ses textes sont de petits scénarios, qu'elle écrit toujours avec en tête, un découpage technique qui défile. Finalement Alice joue une musique très visuelle.

Cependant, quelquefois le débit est tel qu'on ne comprend pas bien le sens de la chanson, certains épisodes échappent à l'auditeur, noyé dans les flots de syllabes en double croches…

C'est pour toutes ces raisons, sachant aussi que nous vivons une période de l'histoire, où il est impossible de contester la suprématie du sens de la vue, qu'elle a cherché une collaboration avec des artistes audiovisuels, afin de leur léguer son support audio, la petite histoire de Jordu, et le travail que la chanteuse a effectué avec son quartet.

Pour elle, l'intérêt est donc particulièrement médiatique. Accroitre sa visibilité dans le monde de la musique mais également, parce que ce projet est hybride entre deux arts, la musique et le cinéma.

Mettant en scène les paroles de Jordu d’Alice Martinez, et en se basant également sur le thème musical, la mise en image permet d’aborder le thème de l’adultère, notamment du point de vue de la femme trompée. Le film prend place dans les années 1960, pour mettre en valeur les prémices de la libération de la femme mais aussi pour montrer que malgré cela, l’adultère est toujours d’actualité.

Pour composer de la musique de film muet, cela exige de la rigueur par rapport au scénario et à l’évolution des personnages, de la précision dans le tempo de l’action. Avec Jordu, l’exercice consiste en l’inverse : composer un film muet en suivant la rigueur des paroles et les tensions musicales, tout en respectant le tempo. Dans l’histoire du cinéma, le jazz accompagne naturellement le film noir des années 1960. Ici, c’est le film noir qui accompagne le jazz. Ainsi, le clip de Jordu est véritablement un moyen de lier musique et cinéma. En effet, rompant avec les codes du clip pour choisir ceux du cinéma muet, il accompagne la musique pour raconter une histoire.

LES COMEDIENS

PERLE BAILLARD, dans le rôle de CELIA

CELIA s'est vue courtiser par JORDU alors qu'elle n'avait que 15 ans et lui 8 de plus. Très pudique – peut-être parce qu'elle n'a guère vu d'autres paysages que son village et sa campagne – CELIA ne céda au charme du jeune homme qu'au bout d'un an, et se retrouva mariée quelques mois plus tard, l'amour ayant eu raison du temps. Pour CELIA, ce mariage fut une véritable libération. En effet, étant l'aînée d'une fratrie de six garçons, dès son plus jeune âge elle dut aider sa mère à gérer le foyer familial, oubliant d'abord ses distractions puis rapidement le chemin de l'école. Après avoir emménagé ensemble et passé une année riche en passion, JORDU devint brutalement absent. Il expliqua alors que les heures au bureau s'étalèrent jusque tard le soir, et ce, plusieurs fois par semaine. CELIA, dévouée et confiante, ne se doutait pas qu'une fois en possession de « la maman » son mari nécessitait « la putain ». Elle continua alors son rôle de femme au foyer telle « la femme » dans l'Aurore, Murnau. S'occupant des tâches ménagères le matin, elle appréciait s'adonner à son passe-temps favori, le tricot, après le déjeuner et ce jusqu'au coucher du soleil qui ordonnait la préparation du dîner. Mais souvent, le repas comme la vengeance était un plat qui se mangeait froid en raison des longs retards de JORDU.

En un jour quelconque, dans son accoutrement habituel, le tablier pareil à la veille ornant la même robe recouvrant tout son corps, et ôtant mécaniquement le linge de la machine, CELIA se sentait seule. Ses yeux fixaient l'infini. Même rengaine. Mais ce jour-là, alors qu'elle n'était pas censée se retrouver parmi la lingerie de CELIA, une chemise de JORDU retint l'attention de sa femme. Une trace ineffaçable de rouge à lèvre sur le col sortit son visage de son air monotone. C'est alors que la vérité lui apparut. Dans la précipitation de la colère, telle une furie poussée par une rage nourrie des absences de JORDU, et aussi violente que fut cette déception, CELIA courut se venger.

D. M., dans le rôle de JORDU

Héritant très jeune de l'usine de son défunt père, JORDU dut rapidement se résigner à rester vivre dans le grand domaine bucolique familial aux côtés de sa mère qui le chérissait comme son défunt mari. Un dimanche matin, à l'aube de ses 23 ans, JORDU qui accompagnait sa mère à l'église, fut troublé par la beauté de CELIA. Riche de l'ambition que son père lui avait probablement transmise, il ne cessa de la courtiser, n'acceptant aucun rejet de la plus jolie fille du village. Son ardeur fut récompensée lorsqu'un an plus tard, CELIA se laissa passer la bague au doigt. Mais voilà, JORDU était un homme d'affaires, un homme de pouvoir qui rêvait de la ville et d'ailleurs. Et bien qu'il aimait retrouver sa femme le soir en rentrant chez lui, le jour, il avait besoin d'évasion. Ainsi, après un an de monotonie, il se hâta de jeter son dévolu sur la première femme qu'il croisa. La belle italienne CARLA, « la femme de la ville » de l'Aurore, la concierge de leur immeuble.

ELSA TORO, dans le rôle de CARLA

CARLA logeait deux étages au-dessous, au rez-de-chaussée évidemment. En plus de l'appartement de l'une de ses possessions immobilières, son ancien mari l'avait dotée d'une agréable pension lors de leur divorce. Mais pour cela, elle dut accepter de travailler trois heures par jour, sauf le dimanche, comme concierge. Bien que cela faisait maintenant quelques années qu'elle occupait les lieux, elle avait gardé de ses origines italiennes sa sensualité, ses formes et son sans-gêne. CARLA était une femme cultivée qui, pour remplir les longues heures libres que lui laissait son travail, se rivait sur les nombreux livres qu'elle collectionnait comme les antiquités. Mais la jeune femme, qui aimait user de ses charmes et s'accoutrait toujours de tenues avantageuses, n'hésitait pas à pimenter son quotidien en séduisant JORDU.

VOYELLE, dans le rôle du chien

L'EQUIPE TECHNIQUE

MAXIME GRILLET, PIERRE AMPHOUX,

CHEF OPERATEUR/MONTEUR SCRIPTE

GWENDOLINE VANBRUSSEL, MARIE VOIRIN,

MAQUILLEUSE/COIFFEUSE COSTUMIERE

GYOM FOURNIER, JOELLE BOSSU,

ACCESSOIRISTE REGISSEUSE

CHARLENE IRINA, ALICE MARTINEZ,

REALISATRICE ASSISTANTE REALISATRICE

JORDU, entre Jazz et Cinéma

JORDU, entre Jazz et Cinéma