*les images sont des photos de repérages prises par Yoann Boyer (sauf moodboard)

Rendre l’impossible visible, voilà l’ambition de ce court-métrage. Les films catastrophe semblent depuis toujours réservés aux studios hollywoodiens qui ont les moyens de les mettre en scène.

Qui ne se sent pas concerné par les catastrophes naturelles ? Par son aspect universel et intemporel, ce genre est accessible au plus grand nombre et a toujours su divertir. C’est en partant de ce constat que nous avons décidé de sortir des sentiers battus du format court en écrivant une histoire visuellement spectaculaire tournée à 100% en décors réels.

Synopsis :

Un groupe d’ami se donne rendez-vous pour admirer le levé du soleil depuis le sommet du Piton des Neiges. La journée s’annonce parfaite pour tout le monde, sauf pour Sarah qui dort toujours profondément et n’est pas là haut avec les autres. Elle n’a pas entendu son réveil et sort de son sommeil en même temps que.. le volcan.

Lieu de tournage : Île de la Réunion

Date de tournage : Printemps 2021

Format : 20 minutes

Rôle principal : Audrey Chane Pao Kan (miss Réunion 2017)

Directeur de la photographie : Michael San John (Mission Impossible 6, 15h17 pour Paris, What a lovely day, etc...)

6H DEPART PITCH NOTE D'INTENTION de réalisation

L’Île de la Réunion possède une variété de paysages d’une beauté rare. Encerclée par l’océan indien, dominée par deux volcans et habillée par sa végétation, elle a été une grande source d’inspiration pendant l’écriture du projet. De telle sorte qu’elle est devenue à sa manière le personnage central du récit. L’île sans quoi rien ne peut arriver.

Lorsqu’en plein milieu du confinement je reçois un appel de Yoann Boyer, je suis loin de m’imaginer 6 mois plus tard entrain de vous présenter ce scénario. C’était une de ces journées d’avril interminables, de celles qui se ressemblent toutes. À peine les banalités échangées, Yoann me dit « faisons un film ensemble ». Immédiatement il me partage son idée, celle d’un groupe d’amis qui font face au décès d’un des leurs et décident de faire leur deuil en se retrouvant en haut d’une montagne tout les mois.

J’acceptais de le suivre dans ce projet pour deux raisons.

La première, et la plus importante à mon avis, c’est que l’histoire devait prendre place à la Réunion. Yoann y vit et connaît l’île comme sa poche, grâce à lui, j’avais eu la chance d’en découvrir la beauté pendant deux mois d’automne. Loin de l’ambiance grise et morose des mois d’octobre/novembre en métropole, ce séjour m’avait marqué. La seconde raison, c’est qu’il voulait que je sois le scénariste.

Ces deux raisons réunis, je commença à me pencher sur son histoire. Ce groupe d’amis, qui sont-ils ? Qu’est ce qu’ils seraient capable de faire les uns pour les autres ? Je me mis à jouer avec cette idée, à lui faire danser un petit rock, à étudier si il y avait moyen d’en tirer quelque chose, et si oui, comment procéder. Mais finalement, rien.

Yoann m’a répondu qu’il devait être possible d’en tirer quelque chose et j’ai rejoint ma chambre avec dans les oreilles la voix de mon père me disant « le chemin le plus dur est celui qui monte le plus haut ». Avant de m’endormir, je rêvassais sur ce groupe de jeunes livrés à eux-mêmes sur une île tropicale, et au réveil, à midi, une idée avait pris naissance, probablement la seule qui puisse correspondre avec l’univers proposé par Yoann.

Un volcan endormi depuis 12.000 ans met face à elle-même une jeune femme lorsqu’il se réveille. Que signifie faire le maximum ? Avons-nous vraiment le pouvoir de sauver ceux qu’on aime ? Une course contre le temps s’engage pour celle qui a loupé son réveil, belle ironie.

Yoann s’enthousiasma immédiatement pour cette idée. Je lui dis que j’allais m’y mettre, et avant même d’être sorti de mon lit, j’avais un plan d’attaque. Ce qui m’inquiétait beaucoup plus que l’impact des fumées toxiques sur un corps humain, c’était la manière dont on pouvait raconter cette histoire en si peu de temps, de manière réaliste et originale. Nous allions devoir aller au plus court sans griller les étapes.

Je m’installais devant mon ordinateur, déterminé à écrire une page par jour, de façon à finir pour la fin du confinement. J’écris 6 pages en deux jours puis pour une raison inexpliquée le scénario fut mis de côté. De temps à autre, je jetais un coup d’oeil coupable au dossier qui attendait sagement dans un coin de l’écran, mais ça n’allait pas plus loin.

Le confinement pris fin et ni moi ni Yoann ne trouvions du temps à lui consacrer. C’était devenu un repas froid et personne n’aime les repas froids. Au début du mois de septembre, après avoir vu et revu « 1917 » de Sam Mendes, l’envie de faire un film en plan-séquence (en un seul et unique plan sans aucune coupe de montage) me poussa à rouvrir le dossier du court-métrage. C’est comme si il avait poussé un petit cri me rappelant que je l’avais abandonné lâchement.

Par pitié, dit ce cri, si ça ne vous dérange pas trop, je voudrais bien essayer de vivre. Et pour être tout à fait honnête, je vous avouerai que pour moi, « Le réveil » était presque enterré. J’en avais écrit qu’un quart, c’est vrai, et je doutais d’écrire un jour la suite. J’étais bloqué par le format. Mais tout d’un coup, ce fut comme lorsqu’on tâtonne dans l’obscurité et que juste au moment où on va abandonner, on trouve l’interrupteur. « Le réveil » sera un film en plan séquence.

Ce défi allait bien au-delà de ce que l’on s’était imaginé mais on s’en fichait, c’était la meilleure manière de rendre cette histoire captivante, immersive et unique. La seule manière de faire un grand court-métrage. Quoiqu’il en soit, deux semaines plus tard, le scénario était terminé.

L’enthousiasme de Yoann entre temps n’a pas faibli, un accord de principe avec une compagnie d’hélicoptère sur place pour mettre à disposition un aéronef à titre gracieux a déjà été établi et cela ne fait que renforcer notre confiance en la faisabilité du projet.

En tout cas, il y a deux choses dont je suis certain : le rôle principal devait être occupé par une femme, fini les quarantenaires bedonnant qui tentent de sauver le monde entre deux cafés Starbucks. Et nous vous sommes très reconnaissant d’avoir lu jusqu’ici.

Ce sera tout pour l’arrière-boutique, le volcan gronde, le script est encore chaud. Prenez-y du plaisir.

Samuel M.d Falisse, Scénariste et co-réalisateur

Moodboard :

LE REVEIL LIGHT MEDIUM DARK GENERAL SPECTRUM