Madon est un court métrage tournant autour d'un jeune couple faisant face aux violents déboires hystériques de la bourgeoisie provinciale.

Allongé dans une tombe de fortune creusée au milieu des bois un jour de chasse, Léo échappe de peu à une mise à mort par l’époux de Claire, la femme dont il était l'amant (avant qu'elle ne soit sauvagement assassinée par l'époux), ce dernier succombant miraculeusement d’une balle perdue. Déboussolé, Léo quitte la forêt pour tomber sur Margaux, une gamine de 18 ans qui fume du shit comme on mange des Skittles. Elle est assise à un arrêt de bus, alors qu'aucun bus ne passe aujourd'hui. Le plus étrange, c'est que Margaux est en possession d'un bijoux appartenant à Claire.

Madon dépeint un portrait social dans une campagne mutilée par l'Homme, où les forêts sont devenues des bosquets, des îles au milieu d'un océan de blé génétiquement modifié. Nous suivons Léo et Margaux, deux jeunes en perdition, qui ne se reconnaissent ni dans leurs aînés, ni dans le milieu rural où ils ont grandi.

Le bijoux de Claire est un jeton de décision, une pièce unique dont les faces arborent un "oui" et un "non" et qui guidera notre duo dans son périple.

Léo est très attaché à cette pièce car c'est la seule chose qui lui reste de Claire. Il va devoir suivre Margaux dans sa frénésie s'il veut récupérer la pièce.

L'idée derrière tout ça?

L'idée est de sortir des sempiternelles structures narratives du style "Héros -> but à atteindre -> adversaire/faux allié -> va-t-il atteindre son but? non? en fait oui?" qui colle à la peau des cinémas du monde entier depuis les années 80. Dans Madon, l'adversaire "principal" meurt avant même que le film ne commence, et le spectateur pourra se rendre compte que les héros ne valent finalement pas mieux que leur adversaire. Madon n'est pas un feel-good movie (malgré le ton léger du récit), il aurait pu l'être si on n'avait pas essayé de montrer ce qui nous semble être la véritable nature de l'Homme: faire de la merde comme personne et le regretter aussitôt.

Genèse du projet

L'idée du film m'est venu en regardant une séquence se déroulant dans une forêt dans le film The Lobster de Yorgos Lanthimos, et les grandes lignes de l'histoire ont été élaborées la nuit même. On a développé le scénario et les dialogues avec Raphael les semaines qui suivirent, en fonction de ce qu'on avait sous la main en matière d'acteur, de lieu, de matériel et d'accessoire.

Réalisateur et scénariste - Julien Philips

(mais aussi cadreur, chef opérateur, monteur et acteur interprétant un gigolo travesti)

Co-scénariste - Raphael Guattari

(mais aussi compositeur de l'OST du film et acteur interprétant un deuxième gigolo travesti)

Ingénieur son - Martin Gil (mais aussi compositeur de l'OST du film)

1ère assistante réalisateur/scripte: Juliette Huppelschotten

directrice de production: Soltana de Fleurieu

Léo, interprété par Hugo Guattari

Margaux, interprétée par Macha Biot

Jean Marie, interprété par Christophe Marques

Claire, interprétée par Laura Desprein

Le pèlerin, interprété par Samuel Kamsler

La composition des plans de Madon est inspirée de l'image propre et épurée des oeuvres de Wes Anderson et de Yasujiro Ozu, ainsi que de la photographie du film Sonatine de Takeshi Kitano et celle de The Lobster de Yorgos Lanthimos.

La bande originale du film signée Sacréfred et Deadalus est composée de manière à entrer dans le genre Blue Wave, genre musical smooth et décalé amorcé par les canadiens Mac Demarco et Homeshake.

(PETIT SPOIL) L'histoire de Madon est un gigantesque imbroglio qui ne prendra sens qu'après avoir vu le twist final, à la manière du film de Park Shan Wook Old Boy.

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