Malgré eux est le prochain court-métrage de Djigui Diarra.

Le tournage aura lieu à la fin du mois de juillet 2017, en banlieue parisienne.

Après Na tout pour elle (2016), un film intimiste, j'ai choisi un sujet plus politique, mais dont je suis tout aussi proche, les relations entre les jeunes et la police, et les bavures policières.

Dans le quartier des Rosières, un policier a tiré au flash-ball sur Madame Boumedienne lors d’une intervention.

Depuis, Mory, Toussaint et Ali, le fils de Madame Boumedienne, essaient de continuer à vivre.

Le point de départ de ce film, c'est la multiplication des bavures policières en France. Elles touchent les jeunes en cité, comme Théo à Aulnay-sous-Bois, Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise, Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois il y a maintenant plus de dix ans, et beaucoup d'autres. Mais ils n'en sont pas les seules victimes, loin de là. Lors du mouvement Nuit Debout, l'usage excessif de la violence par les forces de l'ordre a été largement documenté. Les bavures avaient lieu en plein Paris, et touchaient sans distinction de race.

Originaire de Banlieue Parisienne, habitant du quartier de la Grande Borne, j'ai très vite appris à me méfier de la police. Comme la plupart de mes voisins, je l’ai côtoyée bien plus que je ne l'aurais souhaité. J'ai vécu de nombreux contrôles de police, certains musclés, d'autres non, mais tous également humiliants. Comment ne pas se sentir humilié quand des fonctionnaires de police, dont la mission est de maintenir la sécurité, la paix publique, et de veiller à l'application de la loi, choisissent sans motif de vérifier ton identité, de te fouiller au corps, à l'affût de la moindre irrégularité ? Comment ne pas se sentir humilié quand le simple fait de marcher dans la rue fait de toi un suspect potentiel ? Ces contrôles se déroulent la plupart du temps sous les yeux de passants, de voisins, parfois des mères, des pères, des soeurs de nos amis. Et que le contrôle ait un motif ou non, on est la plupart du temps traité comme un voyou, et donc désigné comme un voyou. Pour nous, c’est comme s’il n’y avait pas de présomption d'innocence.

A bientôt 26 ans, je suis assistant pédagogique dans un collège, je termine des études de journalisme, et je travaille sur mes projets de film. Mes amis sont étudiants en droit, informaticiens, éducateurs spécialisés, chômeurs, développeurs, facteurs, entraîneurs sportifs, préparateurs de commande, livreurs, chauffeurs de VTC, plombiers, etc. Quand nous allons au travail le matin, rentrons chez nous le soir, allons retrouver nos amis, et que nous croisons une patrouille de police, il y a toujours une chance pour que l’on se fasse contrôler. Qu’un contrôle trop poussé nous mette en retard au travail - ce dont le policier en face ne se soucie pas. En un mot, que l’on nous rappelle que, quoi que l’on fasse, quelle que soit notre situation, nous restons des jeunes de cité.

Il faut ajouter à l’humiliation la violence, physique et verbale, qui accompagne trop souvent le contrôle. Au final, quand la tension monte dans nos quartiers, que les contrôles deviennent de plus en plus courants, que les policiers sont plus nombreux, certainement plus stressés, la situation devient explosive. Ce n’est pas un hasard si au point de départ de nombreuses bavures policières, il y a un contrôle, qui dérape, ou auquel un jeune essaie d’échapper, parfois au péril de sa vie. Après la bavure, il y a l'émeute, les représailles de David contre Goliath. Qui à leur tour entraînent une hausse de tension, de nouveaux contrôles humiliants, etc. En cité, les jeunes et la police sont comme des ennemis naturels, pris dans une spirale de violence.

La mort de mes frères qu’ils soient Blancs, Arabes, mais surtout Noirs, en France, ou aux États-Unis, sous les coups de la police, ne fait qu’alimenter le brasier de ma colere. Amadou Koumé, Adama Traoré, Michael Brown, Eric Gardner. Ca aurait pu être moi.

Pourtant, je ne pense pas que tous les policiers soient des brutes qui ne cherchent qu’à cogner du jeune. Penser que tous font ce métier par désir de violence est pour moi aussi absurde que de penser que tous les jeunes de cité sont des voyous. Mais dans ces situations de tension extrême, et notamment lors des bavures, la voix des policiers qui essaient d’exercer leur métier avec justesse ne porte pas. Et ceux qui commettent les bavures sont toujours protégés par la loi.

C’est avec tout cela en tête que j’ai décidé de raconter un instant de la vie de Mory, Toussaint et Ali, ces trois amis qui habitent la cité des Rosières, et qui comme moi, ne peuvent pas éviter d’avoir à faire à la police au quotidien.

J’ai une formation de journaliste, mais c’est avec mon regard de jeune réalisateur que je veux raconter cette histoire. Ce film n’est en rien un documentaire. Il est inspiré de faits réels, de choses que j’ai vécues, de rencontres que j’ai faites, mais c’est une fiction.

Le reste du casting est en cours de confirmation !

DJIGUI DIARRA - Réalisateur

Né à Grigny, Djigui a passé son enfance à regarder les classiques du cinéma hong-kongais avec son père. Il a ensuite découvert Ken Loach, Spike Lee, et John Woo. Après avoir participé à différents ateliers d’écriture depuis 2012, et avoir fait partie de l’association 1000 visages, il entre en 2015 à la Fémis, et fait partie de la première promotion du programme La Résidence. C’est dans ce cadre qu’il réalise son court-métrage Na tout pour elle, qui sera sélectionné dans divers festivals et diffusé sur TV5 et RTBF en janvier 2017. Depuis, il a repris des études de journalisme, continue a travailler en tant qu’assistant pédagogique, tout en développant de nouveaux projets de cinéma. Djigui est aussi acteur, et était récemment à l’affiche de K.O., de Fabrice Gobert, aux côtés notamment de Laurent Lafitte et Pio Marmai. Djigui habite toujours a Grigny, dans le quartier de la Grande Borne.

JONAS BENHAIEM - Producteur

Après des études d’économie à Sciences Po, Jonas entre à la Fémis dans le département de production en 2014. L’enfant du 13eme arrondissement de Paris y rencontre plusieurs réalisateurs, et notamment Djigui, qu’il accompagne en tant que producteur sur Na tout pour elle.

JULIETTE BARRAT - Directrice de la Photographie

Originaire des Sables d’Olonne, Juliette entre en 2013 à la Fémis dans le département image. A la Fémis, elle signe entre autres l’image du documentaire Bixian de Francois Chang, du Serpent de Tommaso Usiberti, et du premier film de Djigui. Elle a fait partie du collectif Comet, et était directrice de la photographie sur Gang, de Camille Polet.

ELMA TIMOTEO - Scripte

LAETITIA SNAOUI - Première Assistante Mise en Scène

ELIE BENCHIZER - Second Assistant Mise en Scène

HANNAH LEVIN - Coaching Acteurs

LESLIE SICOURI, MILDRED AUBOURG-HEUCHELEN, ALEX CHAMBLIN - Equipe Prod / Régie

Le reste de l'équipe est en cours de constitution...

MALGRE EUX

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