L'association Ikatere fait appel à votre participation et votre soutien pour l'aider à financer sa participation à la mission scientifique Clipperton 2017 - Big Migrations 2 dans le Pacifique tropical oriental.

L’expédition Clipperton 2017 est une mission de science participative sous autorisation spéciale du Haut-commissariat de la République française (permis #HC/1485/CAB/BSIRI/MG), qui se tiendra du 29 avril au 14 mai 2017 sur l'Île de Clipperton (aussi connue sous le nom Île de la Passion).

L'objectif de l'expédition est d'étudier l'impact et l'évolution de l'écosystème sur une île si éloignée, documenter la présence de requins et d'autres grands animaux autour de l'atoll et identifier les menaces potentielles pour mieux préserver ce minuscule territoire français.

Nous marquerons et suivrons plusieurs espèces de requins durant cette période de migration. L’objectif de ce marquage des requins étant de tenter d’établir le lien de connectivité entre Clipperton et les autres îles du Pacific oriental tropical (Cocos, Galápagos, Malpelo, Coiba, Revillagigedos), pour démontrer la nécessité de protéger davantage les eaux de l'atoll. On soupçonne en effet que Clipperton serait le « chaînon manquant » qui relirait les requins, aperçus dans l’archipel des Revillagigedo (Mexique), aux autres sanctuaires protégés des îles telles que Cocos et Galápagos.

Sous l’eau, l’équipe de plongeurs (scientifiques et participants) tentera de documenter l’évolution de l’état des récifs, qui seraient d’ailleurs parmi les plus intacts du monde, l’état des populations d’espèces endémiques et peut-être même répertorier de nouvelles espèces.

Si, avec les données recueillies, les scientifiques sont en mesure de confirmer leurs théories sur les mouvements des requins, les conclusions pourraient conduire à l'élargissement de la nouvelle zone marine protégée (AMP) que constitue Clipperton dans le Pacifique tropical oriental et renforcerait la nécessité de protéger cet atoll éloigné. L'ambition ultime serait la création d'un couloir de protection avec d'autres pays tels que le Costa Rica, la Colombie, l'Équateur, le Panama et le Mexique et l'inscription de la zone comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Une équipe composée de scientifiques et de membres internationaux sera à bord du navire d'expédition.

Forte de l’expérience acquise lors de la première expédition Clipperton 2016 - Big Migrations qui s’est déroulée en février 2016, la mission 2017 prévoit amplifier ses efforts et recueillir davantage de données scientifiques relatives à la présence et la migration de requins à Clipperton et dans les eaux du Pacific oriental tropical.

L’atoll Clipperton, aussi connu sous le nom Île de la Passion, est un Territoire d’Outremer Français inhabité composé d'un unique atoll corallien de 3,7 km². L’atoll est considéré comme le plus isolé du monde. Par la mer, 768 miles nautiques séparent l’atoll du point de départ de l’expédition. Pour s’y rendre à partir de San Jose Del Cabo au Mexique, l’équipe empruntera un trajet qui est estimé à 80 heures de bateau, et ce sans escale. C’est le seul atoll corallien de l’océan Pacifique Tropical Oriental.

Clipperton ‐ 10° 18ʹ 00ʺ N, 109° 13ʹ 01″ O

Clipperton est situé dans le Pacific oriental tropical (POT), à 1 280 km d’Acapulco et à 945 km de l’île Socorro dans l’archipel des Revillagigedo (terres émergées les plus proches). Situé à environ 2500 km au nord-ouest des iles Cocos (Costa Rica) et de l’archipel des Galapagos (Equateur), l’atoll de Clipperton contribue à la connectivité spatiale (et génétique) de cette région du globe pour des espèces pélagiques et mobiles telles que les oiseaux, tortues, cétacés et surtout les requins. Il sert aussi de nurserie pour les populations de thons, principale ressource halieutique de la région.

L’atoll constitue un lieu de vie pour 27 espèces présentes sur la liste rouge UICN des espèces menacées, dont certaines classées à des niveaux de menace élevés. Parmi les oiseaux de Clipperton, 13 espèces se reproduisent sur l’île dont quatre espèces de fous, et 26 autres espèces y résident ponctuellement. Le cordon terrestre de l’atoll abrite la plus grande colonie de fous masqués et la deuxième plus grande colonie de fous bruns au monde.

En septembre 2016, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie de la France, annonçait l’intention de créer une aire marine protégée. L’arrêté ministériel en ce sens est paru au Journal Officiel de la Républicaine française le 23 novembre 2016, créant ainsi une réserve de 12 miles nautiques autour de l’atoll.

La création de cette aire marine protégée va permettre de protèger la biodiversité de ce milieu unique au monde : un récif corallien exceptionnel, plusieurs espèces de requins dont le grand requin-marteau et le requin-baleine, des espèces de raies, le poisson-ange de Clipperton, le poisson-lune ou encore des tortues. Cela sera également l’occasion pour la France de rejoindre le Couloir marin du Pacifique tropical oriental (Corredor Marino del Pacifico Este Tropical - CMAR) aux côtés de l’Équateur, de la Colombie, du Panama et du Costa Rica.

Visualisez la carte de l’aire de protection de biotope de Clipperton.

Malgré la récente création de l’AMP, des enjeux de taille menacent toujours l’écosystème unique de Clipperton. Là comme ailleurs dans le monde, les eaux sont l’objet d’un pillage honteux. Le nombre de requins, toutes espèces confondues, atteint aujourd’hui un seuil jugé catastrophique. À Clipperton, les requins et gros pélagiques sont presque disparus et les traces de pêche, tant à la longue‐ligne qu’au moyen de seines gigantesques, abondent sur terre comme sur les récifs.

Les menaces principales qui pèsent sur l’atoll sont :

La pêche incontrôlée et la surpêche (absence de langoustes, alors qu’elles étaient signalées par milliers dans les années 1960 ; faible densité de requins et taille moyenne inférieure à la maturité des espèces concernées laissant penser que la grande majorité des requins adultes ont été prélevés ; faibles tailles des thons albacores) ;
La pullulation d’espèces invasives (en particulier le rat, probablement apparu lors d’échouages de bateaux au début du siècle actuel) ;
Une accélération de l’érosion côtière ;
L’envahissement de l’île par les déchets humains qu’il s’agisse de ceux hérités de la présence humaine lors de missions ou des détritus plastiques et engins de pêche rejetés par la houle en quantités impressionnantes.

Source : Agence des aires marines protégées.

Mission Clipperton 2017

Mission Clipperton 2017