Bonjour à toutes celles et tous ceux qui viendront se perdre par ici !

Ce qui suit est une présentation de notre projet Quand viendra l'aube, dernière création de la compagnie La Girafe Aboie. Nous espérons que cet aperçu vous donnera l'envie de nous soutenir. Merci d'avance à nos (très) gentils donateurs...

L’histoire

Deux voix qui s’élèvent, s’unissent et se répondent.

Lorsqu’ils se rencontrent au printemps 1914, Zélie a 17 ans, Jean 22. Quelques semaines pour s’aimer avant que la guerre ne soit déclarée. Sur le front, Jean noircit des pages de carnets. S’y mêlent ses réflexions de soldat face à l’horreur et ses doutes et espoirs de jeune homme amoureux. Depuis l’arrière, Zélie correspond avec sa grande sœur Mathilde, partie pour Paris afin de rejoindre le mouvement des féministes et devenir journaliste. Au fur et à mesure du conflit, la jeune fille s’affirme et s’engage dans l’effort de guerre. Comme Jean, elle veut combattre. Ailleurs. Autrement. Parce que la guerre n’est pas seulement une affaire d’hommes.

« Ma chère sœur, je veux croire moi aussi comme tout le monde que la victoire est au bout de la route, que la guerre sera courte et l’Alsace Lorraine de nouveau à nous. Jean m’a promis qu’il serait de retour pour la Toussaint. Une promesse est une promesse, n’est-ce pas ? »

Le projet

(par Virginie Serre)

Ecrire sur la Grande Guerre, c’est décider de se confronter à un passé lourd de sens et de conséquences. C’est partir pour le front, devenir poilu, descendre dans les tranchées, se perdre sur un no man’s land mais c’est aussi rester à l’arrière, et incarner ces femmes, ces mères, ces filles, ces sœurs sorties de l’ombre pour devenir soutien et force vive d’un pays en plein chaos. Ecrire sur la Grande Guerre c’est aussi vouloir transmettre pour refuser l’oubli, accomplir un devoir de mémoire pour que jamais ne s’effacent ces vies sacrifiées au nom d’un conflit dont les motivations peuvent nous apparaître obscures.

« Dans mes lettres, je ne te dirai rien de ce que voient mes yeux, rien des champs de bataille et de la peur qui s’accroche à mon ventre.

"J’aurais voulu être de ces suffragettes foulant le jardin des Tuileries jusqu’à la statue de Condorcet pour y déposer un bouquet de primevères."

Quand viendra l’aube s’articule autour de deux axes : la vie au front et la vie à l’arrière. Il m’importait de souligner l’aspect genré de la période 14-18, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. J’ai donc façonné deux personnages. Celui de Jean qui donne corps et voix au courage et à la souffrance des poilus et celui de Zélie qui met en lumière la femme, sa condition et son rôle pendant le conflit. Mais aussi ses espoirs déchus. Car avant que ne sonne le glas des convictions pacifistes avec le début de la guerre, les femmes d’Europe partent en croisade. Elles sont suffragettes, féministes, militantes. Elles s’exhalent, manifestent et crient haut et fort leur désir d’émancipation, leur droit à la parité et leur aspiration à plus de reconnaissance. Lorsque la guerre éclate, elles rangent tracts et manifestes, pour s’engager dans un autre combat. Tandis que les hommes tombent sous les balles de l’ennemi, elles assurent la relève. Tantôt travailleuses agricoles, tantôt ouvrières dans les usines d’armement ou infirmières enrôlées sur le front, elles contribuent à l’effort de guerre en artisanes acharnées trop souvent oubliées.

« Dans l’aluminium d’une fusée d’obus je t’ai taillé une bague et un bracelet avec mon couteau. La matière première est boche mais l’artisan est un bon gars qui t’aime de tout son cœur. »

Au travers de Jean et Zélie, c’est une jeunesse sacrifiée qui se raconte. 14-18 c’est un quart de la génération des 20 ans qui périt au combat, c’est un demi million de jeunes veuves de guerre et un million d’orphelins. Et combien de jeunes filles, jeunes femmes qui laissent jusqu’à leur vie dans les usines d’armement ? Jean et Zélie, c’est également une histoire d’amour, comme tant d’autres, fauchée, foudroyée. Quand viendra l’aube veut rendre hommage à cette jeunesse emportée et ces amoureux sans avenir.

Mise en espace

Un plateau sans coulisses. Deux comédiens qui se frôlent, se rencontrent, se racontent. Dans un décor qui se construit et se déconstruit, au gré du texte, des circonstances. Tout se fait à vue jusqu’aux changements de costumes qui agissent alors comme des indicateurs temporels. Plus qu’un décor, c’est une succession d’éléments/accessoires. Escabeaux, caisses, panière, draps, objets usuels… Un décor qui évoque plus qu’il ne fige. Où tout est interchangeable. Comme pour mieux laisser libre court aux imaginations.

Théâtre et réalité

Si la mise en scène et en espace entretient l’illusion théâtrale, tous les évènements évoqués dans le texte sont historiquement authentiques. De même pour les costumes, particulièrement ceux de Jean, qui sont de fidèles reproductions de la réalité.

Public visé: Scolaires, médiathèques et bibliothèques, collectivités, associations chargées des commémorations . Durée 1h30, public à partir de 14 ans