Sarah, jeune femme d’origine maghrébine vivant en Belgique, apprend que Malik, l’homme qu’elle aime, s’apprête à se marier avec une autre femme en Tunisie.

Seule, mentant à ses proches, Sarah traverse la Méditerranée pour le revoir une dernière fois. Même si elle sait que le mariage de Malik est inévitable, Sarah est déterminée à vivre jusqu’au bout l’amour qu’ils se sont portés...

Ce projet est né du désir de parler d’une force. Celle qui nous pousse parfois à agir en étant uniquement guidé par la violence de nos sentiments.

L’histoire de ce film est authentique. Le scénario a été inspiré par le récit d’une jeune femme d’origine maghrébine. Cette personne m’a confié son histoire personnelle dans l’espoir qu’elle puisse devenir un matériau artistique, une sorte de témoignage.

Je me suis tout d’abord senti étranger à cette histoire, comme si je ne pouvais pas faire mienne une matière que je jugeais éloignée de ma réalité.

Pourtant, le récit qui allait devenir Renaître m’avait sincèrement touché. L’élan amoureux de cette jeune femme, sa sincérité que j’admirais, ont effacé la distance qui me séparait de cette histoire.

Peu à peu, la question de la légitimité s’est dissipée et je me suis mis à confronter mes propres sentiments avec ceux de cette femme qui ne s’appelait pas encore Sarah.

C’est ce choc affectif avec une matière authentique qui a guidé l’ensemble de mon travail d’écriture.

Á chaque rencontre amoureuse, nous souhaitons que nos sentiments ne s’épuisent jamais même si le mouvement de la vie nous rattrape parfois...

Sarah était certaine qu’elle vivrait avec Malik pour le reste de ses jours. Même si la rupture a déjà anéantie Sarah une première fois, il faut que cette relation lui livre toutes ses promesses pour qu’elle puisse en concevoir la fin.

C’est l’histoire d’une femme libre dont la foi amoureuse remodèle la sacralité, détourne les conventions et la tradition et la rend maîtresse de son destin. Sarah, balaye les contingences pour éprouver cet instant dans une unique et dernière étreinte avec Malik.

Le plus touchant à mes yeux c’est que cette jeune femme accomplit un acte de libération. Sarah ne décide pas de perdre sa virginité mais de confier son corps à la personne aimée, comme pour compléter son identité de femme.

Ce personnage fait le choix de la vie sur celui de la nostalgie.

Je raconte l’histoire d’un personnage animé par une idée fixe, comme une obsession inaltérable guidée par la violence des sentiments.

Ce film est comme un trait, un mouvement unique dans lequel le spectateur doit se laisser conduire. Le personnage de Sarah pose un acte réfléchi même si la passion accélère ce moment de vie.

Au delà de l’histoire d’amour, c’est un film sur une idée de la passion, parfois animale, qui peut nous emporter, au point que plus rien d’autre ne compte.

Sarah ne trouvera de répit que lorsqu’elle avouera à Malik la raison de sa venue, comme une expiration après une longue apnée. Ce bref moment de vie est raconté dans une certaine tension où le moindre geste et la moindre parole prennent leur importance et leur sens.

Sarah sera omniprésente à l’image afin de se rapprocher d’elle ; la filmer comme on donne une caresse. Cette jeune femme doit symboliquement emporter le spectateur dans son sac à dos pour qu’il devienne le témoin de son voyage.

Ce film sera une somme de moments, d'impressions, de fragments, de regards, de gestes, de respirations qui prennent sens dans l'acte final de Sarah.