Un road movie le long de la Loire : trois amis décident de descendre la Loire à bord d'une Citroën Dyane de 1978. Un éloge au paysage, au temps qui s'écoule et au vide, dans les chemins de traverse de la déesse Diane. Ce périple est pour eux l'occasion de se rappeler leur liberté entre dépouillement, ensauvagement et... mécanique !

Merci à tous nos contributeurs ! grace à vous, nous avons atteint la somme nécessaire pour continuer l'aventure ! la collecte continue jusqu'au 20 février donc chers futurs soutiens n'hésitez pas à venir grossir nos rangs, la post-production du film n'en sera que plus confortable !

Nous avons tourné Vanishing Dyane cet été à compte d'auteur. L'idée de ce film mûrissait depuis deux ans. En août 2011, ce projet s'est enfin concrétisé à travers 18 jours de tournage dans une voiture élémentaire et facilement bricolable : la Dyane (petite soeur de la mythique 2 CV).

Dyane au Mont Gerbier de Jonc, mise en place du premier travelling

Nous sommes partis le 3 août 2011 des sources de la Loire, situées en Ardèche, au Mont Gerbier de Jonc, pour arriver à son estuaire, situé en Loire-Atlantique à Saint Nazaire le 21 août 2011.

Nous avons parcouru un peu plus de 1000km en suivant le fleuve au plus près.

Si la Dyane était notre héroïne, la Loire fût notre guide !

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Carte de notre trajet, avec quelques unes des étapes

Rouler sans argent

Les trois personnages que nous incarnons dans ce film voyagent sans argent. Si un tel voyage est réalisable en auto-stop, il devient plus complexe à bord de son propre véhicule, car il faut alors payer le carburant.

Nous avons donc décidé que notre véhicule s'autofinancerait. Autrement dit, qu'il serait vendu pièce par pièce, tout au long du trajet. L'argent obtenu en échange des pièces détachées nous permettait de mettre de l'essence dans le réservoir. Plus nous avancions, moins il restait d’éléments de carrosserie et d’habitacle... jusqu’à rouler en plein vent !

Nous nous mettions ainsi en mouvement sur une machine dont la fin était programmée par avance. Une sorte d’esquif routier qui, en nous emmenant le plus loin possible, s’approchait inéluctablement de sa perte.

A bord de notre véhicule qui s'effeuillait, nous étions déconnectés du tumulte d'informations habituel, qui pretexte la crise pour mieux désagréger nos désirs de solidarité et d'utopie. Du coup, au lieu de continuer à foncer sur l'autoroute marchande et financière, nous circulions sur des sentiers hasardeux dans la plus parfaite précarité. Ce choix a multiplié les rencontres, les accidents heureux, les expérimentations, ainsi que notre capacité d'adaptation et d'émerveillement.

Notre Dyane, en se dépouillant, incarne ce besoin de simplicité et de sauvagerie. Notre film parlera de cet art de vivre.

Dyane marquée par le périple mais arrivée à bon port à Saint-Nazaire

Chemins de traverse

Au volant de Dyane dépouillée, bradée par morceaux, ce voyage nous a mené de l'autoroute au chemin vicinal. Progressivement, nous nous écartions des grandes voies de circulation pour éviter la fourrière ou l'amende. Le choix de l'illégalité nous poussait à emprunter détours et chemins de traverse.

Nous campions sous la protection de Diane, déesse de la chasse, des frontières et des marges; sur les berges de la Loire asséchées par la chaleur estivale. Chaque soir, nous y trouvions le bois nécessaire au feu autour duquel nous nous asseyions en regardant le soleil passer de l'autre côté. Le matin, nous pouvions nous y baigner.

Ainsi, notre regard sur le fleuve changeait, La Loire devenait un repère rassurant qui nous offrait son asile et toutes sa beauté.

Préparation d'un campement dans le lit de la Loire

Vanishing Dyane est un road movie...

Un road movie est toujours un film de rencontres, un voyage dans les marges de la société. Nous revendiquons ce genre car il nous semble conforme à la conception que nous avons de l'action artistique et à la place que nous occupons en tant qu'artistes : en marge, par la force des choses.

... et nous adorons les Road Movies.

Dans ce titre, nous trouvons une première référence à Vanishing Point de Richard C.Sarafian. Ce film met en scène Barry Newman alias Kowalski dans une course effrénée contre le temps, à travers le territoire Américain. Ici, comme toujours dans le Road Movie, le personnage principal est le véhicule : une Dodge Challenger.

(N'hésitez pas dans vos commentaires à nous faire connaître d'autres pépites que vous aimez !)

Nous avons choisi non pas une voiture américaine mais à l'inverse une voiture bien française.

La Citroen Dyane est d'abord un véhicule ancien qui a l'avantage de se démonter facilement pièce par pièce. C'est enfin une voiture emblématique d'une époque, les années 70. Sa production correspond à la fin des trente glorieuses et aux premiers chocs pétroliers.

Dyane au début du voyage, près du Puy-En-Velay

Diane la chasseresse...

Dans le film, elle apparaît en filigrane. C'est vers elle que nous sommes partis !

Déesse de la chasse dans la mythologie romaine, Diane règne sur les forêts, les sources et sur tous les lieux frontaliers. Elle permet le passage entre la sauvagerie et la civilisation. C'est la déesse qui distingue la norme de la marge, le primitif du civilisé. Notre Citroën Dyane 1978 matérialise ce voyage aux marges de la société, statut que nous revendiquons.