Ce projet est né d'une rencontre entre un réalisateur, Maxime Simon, et une scénariste, Roma G. Longoria. Après un premier court-métrage engagé sur la maladie d’Alzheimer (Le bain : https://www.courtsdevant.com/ca-tourne-en-idf-les-films/), réalisé ensemble pour le concours Ça tourne en Ile-de-France, nous réunissons à nouveau nos forces pour voir naître ce projet, intimiste et personnel, Vierge.

Vierge est un projet de fiction sur un sujet difficilement abordable et qui pourtant touche 1 Français sur 10 : l’inceste (enquête IPSOS, 2020).

Le pitch : "Nico, 35 ans, est toujours vierge. En tous cas, Margaux, sa demi-sœur, en est convaincue : il parle rarement de meufs… ou de mecs d’ailleurs ! Ce week-end, elle a prévu d’aider son frère à surmonter ses blocages. Mais Nico a d’autres plans..."

Comment est né ce projet?

Faire ce film commence par l’envie de traiter d’un sujet personnel. En parlant autour de nous, les langues se délient et nous réalisons que ce sujet n’est pas si isolé et qu'il touche un bon nombre de personnes. Nous avons tous, de près ou de loin, une histoire à raconter sur l’inceste. Notre envie de traiter ce sujet évolue donc pour devenir une nécessité. À partir de là, nous n’avons plus qu’une chose à faire… faire ce film et le faire avec sincérité et justesse.

Nous voulons rendre hommage à toutes les personnes qui souffrent en silence et qui continuent à souffrir lors de leur réveil. La mémoire est un drôle de mécanisme. Pour survivre, elle fait semblant d’oublier. Certains souvenirs douloureux restent cachés au fond de notre inconscient, en attente du bon moment pour resurgir.

Ce “bon moment” arrive à l’improviste. Malgré nos efforts pour remettre ce douloureux souvenir dans le tiroir des oublis, il ne fait que grandir, comme toute vérité, jusqu’à ce qu’il explose. Le pire est à venir : quand on en parle, le manque de réponses précises à la question “qu’est-ce qu’il s’est passé?” nous cause tort. Comme si on devait se justifier du fait d’avoir été abusé.

Que faire d’une telle révélation ? Comment s’en sortir ? Est-ce à travers la parole, ou à travers l’action ? Et quelle parole, quelle action ?

Vierge raconte avec beaucoup de tension la révélation de l’indicible, de l’inavouable, de l’incompréhensible. D’une souffrance sourde, niée, refoulée. Le film se rapproche résolument du thriller et du drame social, avec une approche badass non dénuée d’espoir et de sororité.

Vierge se situe dans l’obscurité de la nuit avec la puissance de l’océan, et le contraste avec des flash-backs ensoleillés et colorés. Pour parler du film, nous avons spontanément envie de faire référence à Lolita (Kubrick), Persona (Bergman) ou encore Ava (Léa Mysius). Les histoires racontées dans ces films transmettent avec brio un large éventail d’émotions.