Bonjour à toutes et à tous ! Nous avons besoin de vous, afin de donner vie à notre projet de court-métrage WANDERLUST.

Ce film a pour but de dénoncer un phénomène de société actuel, tout en gardant un esprit de prévention. Ce phénomène s'appelle "l'hypersexualisation des adolescents". Le film vise aussi bien un public de jeunes qu'un public d'adultes. En effet, les parents se sentiront concernés au sujet de leurs enfants, et les personnes sans enfants pourront être informées de ce que peut être l'adolescence en 2015. Même si dans ce film, nous avons choisi de ne représenter que les jeunes, notre but est une prise de conscience collective des ravages du phénomène d'hypersexualisation.

Pitch : Une fête adolescente vécue par deux personnes différentes, un garçon et une fille dont le déroulement de la soirée sera une partie de plaisir pour l’un et un cauchemar pour l’autre…

Arguments :

–Dénoncer les effets abusifs de la drogue et de l’alcool chez les adolescents.

-Dénoncer la sexualité et la pornographie trop présentent dans la société par les médias, Internet, qui ont une influence négative chez les jeunes.

-Représenter le monde adolescent dans sa vérité totale sans tabou.

Vous pouvez retrouver un premier extrait de la version d'essai déjà réalisée, en cliquant sur le lien ci-contre, ou en consultant la seconde New : https://www.youtube.com/watch?v=5PE2rWxJOlA&feature=youtu.be

LE PROJET

Le projet Wanderlust est né en 2012, suite à une collaboration avec l’association AAP ( Association d’Action et de Prévention) représentée par Brigitte Larson-Languepin, notamment intervenante autour de l’U-MMS (Utilisation des Multimédias en toute Sécurité).

Nous nous sommes alors intéressés au phénomène d'hypersexualisation, un problème de société encore peu reconnu en France, que le Canada, lui, étudie de très près.

Le phénomène « d’hypersexualisation » se manifeste dans certains cas dès le plus jeune âge. Même si certaines associations (comme celle que nous avons fréquentée), ou même des personnalités politiques comme Chantale Jouanno combattent ce phénomène de société, un adolescent reste une proie facile à la consommation.

Cela nous a donné l’envie d’agir, d’informer les personnes, de les sensibiliser et de les révolter face à ce véritable problème de société.

QU’EST-CE QUE L'HYPERSEXUALISATION ?

Plusieurs spécialistes tentent de s’accorder sur une définition précise et universelle de ce terme, mais en raison de l’évolution perpétuelle des multiples paramètres englobés par celui-ci, il est difficile de donner une seule et unique définition. En voici une qui traite l’essentiel de notre objet d’étude :

-«l'hypersexualisation consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n'en a pas en soi. C'est un phénomène de société selon lequel de jeunes adolescentes et adolescents adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces. Elle se caractérise par un usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire et apparaît comme un modèle de sexualité réducteur, diffusé par les industries à travers les médias, qui s'inspire des stéréotypes véhiculés par la pornographie : homme dominateur, femme-objet séductrice et soumise. » source : le CDEACF.

S’il est bien connu que l’adolescence est une période de la vie tumultueuse, emplie de bonnes et mauvaises expériences formatrices qui favorisent la transition entre enfance et âge adulte, on peut actuellement constater l’apparition de ce phénomène influençant énormément la recherche d’identité de l’adolescent. En effet, bien que certains « codes » / « effets de mode » (drogues, cigarettes, tenue vestimentaire…) aient depuis toujours été source d’angoisse chez les adolescents, l’esprit de compétition entre eux est aujourd’hui plus fort que jamais, omniprésent, et en pousse certains à devenir une toute autre personne, dans un monde qu’ils ne maîtrisent pas. Un monde que l’on qualifie aujourd’hui de « sexualisé ».

Celui-ci influence désormais fortement une adolescente à adopter un corps de rêve (calqué sur les idéaux féminins du monde de la mode actuelle, de la publicité et de la télévision), afin de s’affirmer et se sentir acceptée par la société qui l’entoure. Cela implique le port de tenues provocatrices bien souvent dénudées, de maquillages parfois précoces et/ou trop prononcés, repoussant sans cesse les limites de la vulgarité. De même, un garçon est poussé à modifier son corps au prix d’une « soi-disant virilité » stéréotypée.

On remarque également une banalisation de la pornographie, accessible facilement aux adolescents par le biais d’Internet, et emprunte dans un grand nombre d’affiches publicitaires qui nous entourent au quotidien. C'est cela que l'on nomme "hypersexualisation".

Il n’y a ainsi plus de limites entre réalité et fiction, plus de repères, et certains parents ne sont plus en pouvoir de guider leur enfant vers le chemin qu’ils souhaitent. On peut citer l’exemple des « films X », qui conduisent le jeune à prendre son partenaire pour un objet sexuel et stéréotype l’acte d’amour dans son essence-même.

"Bien que la banalisation de la pornographie soit largement pointée du doigt lorsqu’il s’agit d’expliquer les causes de ce phénomène, on peut également souligner l’influence d’autres facteurs. Par la présence du mot « sexualisation », nous avons tendance à enfermer le terme dans une catégorie qui concerne uniquement « le sexe » à proprement parler. Seulement, l’hypersexualisation concerne aussi l’ensemble des médias, des supports audiovisuels autres que la pornographie brute qui tendent à influencer et modifier le comportement d’un jeune en pleine construction de son identité. Jusqu'à quel point celui-ci peut-il être influencé par les médias ? C’est l’une des questions que nous nous sommes posés. Les médias occupent en effet une place non négligeable dans notre société, leur présence est quotidienne, et couvre un public de plus en plus large avec notamment le développement des réseaux sociaux, l’accessibilité à tout type de contenu sur le net. La télévision, les couvertures de magazines... Imposant des codes, des modèles physiques et comportementaux qui font des jeunes gens des victimes."

Lou Occelli.

Parfois, on a l’impression de faire face à une compétition du scandale, en observant par exemple les chanteuses/chanteurs populaires jouer avec leur corps, repoussant sans cesse les limites de la vulgarité, tombant même parfois dans l’obscénité pour attirer le spectateur en le choquant, en créant des fantasmes sexuels (ce qui est un réel succès commercial, on peut prendre l’exemple de Miley Cyrus).

Nicki Minaj pour son dernier clip "anaconda", près de 400 000 000 de vues sur YouTube. Une idole pour beaucoup de jeunes.

Seulement, ces vidéos, « clips sexualisés » se retrouvent en permanence à la portée de n’importe qui, y compris des enfants, par le biais de la télévision et d’internet. Certaines affiches publicitaires que nous trouvons dans la rue sont bien souvent équivoques, mettant en scène diverses formes de séduction, utilisant l’image de la femme ou de l’homme comme objet de désir, et stigmatisant leur charme. Malheureusement ces images influencent grandement les enfants et les adolescents (en tant qu’individus qui se construisent en observant le monde qui les entoure) en leur imposant des modèles physiques et comportementaux. Ayant encore du mal à développer leur esprit critique, certains en viennent à imiter ces modèles dans le but de se sentir bien au sein d’un groupe, de se sentir désirable et apte à séduire quelqu’un.

S’il est difficile pour les parents de protéger leur enfant face à l’ensemble de ce qui est décrit précédemment, on peut cependant s’alarmer du comportement de certains d’entre eux. En effet, il existe des parents qui participent à la sexualisation précoce de leur enfant, sans prendre forcément conscience du danger auquel ils l’exposent : on peut prendre l’exemple des concours de « Mini-Miss », très en vogue aux États-Unis (dont on peut retrouver le principe sous d’autres formes de cérémonie en France). Ainsi, on constate la fierté que certains parents ont de voir leur petite fille, habillée, maquillée, coiffée comme une adulte, défilant en talons du haut de ses 4 ans. Mais on peut tout aussi bien souligner le danger d’absence d’autorité parentale, lorsque les parents se détachent complètement de la vie privée de leur enfant (jeune, ou adolescent) et lui laissent une trop grande liberté. L’enfant n’a alors plus de repère, plus d’autre modèle que celui qu’un monde « sexualisé » lui propose.

D’autre part, l’accessibilité à la pornographie (produite de plus en plus massivement et de plus en plus facile d’accès sur le net) pour un enfant ou un adolescent pose un grave problème : son apprentissage de la vie sexuelle risque fortement d’être influencé par une conceptualisation de l’acte d’amour totalement erronée. L’image du sexe se présente à lui comme étant une chose, un acte sans respect mutuel du corps du partenaire pendant lequel l’homme domine fréquemment, et où la femme peut être comparée à un objet sexuel. Le visionnage de films pornographiques, surtout à un âge où le jeune est préoccupé par le développement de sa sexualité, peut engendrer chez lui des fantasmes qui conduisent parfois à des comportements anormaux, violents, dangereux.

On peut également se demander pourquoi la drogue est toujours aussi omniprésente, bien que les effets désastreux sur la santé soient connus de tous aujourd’hui. Est-ce un réel besoin ? Un moyen pour l’adolescent de se sentir comme les autres ? Dans tous les cas il y a urgence, et les confessions de jeunes sous l’effet de drogues montrent que ces comportements traduisent un mal-être, un traumatisme quelconque fréquemment lié à la dureté du monde « sexualisé." Wanderlust est tout cela, mêlant à la fois questions et réponses. Au travers de deux points de vue narratifs différents, le film met en scène deux adolescents apportant leur définition propre de l’adolescence et de l’hypersexualisation. Le titre « Wanderlust », traduit par « envie de voir le monde », résume parfaitement l’expérience de l’adolescence.

LE FILM

L'intrigue a pour cadre une soirée adolescente organisée dans une maison, pendant laquelle deux personnages vont traverser un univers désenchanté par l'omniprésence de la drogue, de l'alcool, de la séduction poussée à l'extrême. Parmi le groupe, on y découvre le personnage de Pauline, qui semble extrêmement ambivalente. Elle n'arrive pas à se positionner par rapport au groupe, hésite entre garder une certaine réserve et tenter d'y appartenir en suivant leurs comportements. Tant bien que mal, elle continue à se chercher en tant que jeune femme, et finit par être victime du phénomène d'hypersexualisation. Poussé à son paroxysme, nous avons alors choisi de le mettre image par une scène de viol car, bien qu'il s'agisse d'une conséquence extrême, celle-ci correspond à une réalité non négligeable et alarmante. Il existe bien des cas dans lesquels de jeunes personnes, hantées par les fantasmes pervers que des images "sexualisées, pornographiques" ont éveillé en eux, décident de passer à l'acte. La prise d'alcool ou de drogues a notamment pour effet de stimuler au plus haut point ces fantasmes, et favorise le passage à l'acte. D'autre part, un autre personnage, Jules, se démarque du groupe de fêtard. Celui-ci, ayant une tout autre vision des choses que Pauline, apparaît comme un observateur qui profite des situations qu'il rencontre, sans prendre conscience de la gravité de ses actes et de sa contribution à la déchéance des autres personnages.

La mise en image de notre scénario est d’autre part conçue autour de la notion de point de vue. Tout d’abord, le point de vue narratif, qui se fonde sur celui de deux protagonistes, Jules et Pauline, que l’on montre successivement vivre la même soirée dans deux ambiances et états d’esprits différents. Ensuite, nous intégrons un point de vue « technique » par l’utilisation d’un réflex numérique entre les mains du personnage de Jules. Cet appareil photo nous permet symboliquement de dénoncer la violation du droit à l’image, car il est utilisé à la volée par un personnage qui capture des moments intimes, privés, (volés) qui ne devraient en aucun cas être enregistrés et diffusables. L’appareil passe également entre les mains de tous, utilisé compulsivement par les adolescents mis en scène qui témoignent d’un besoin perpétuel de s'étudier par l'image. La photo devient alors un support totalement anodin, dépourvu de sens et discours, elle n'est absolument plus au service d'intentions artistiques et perd de sa valeur car il devient littéralement objet de consommation.

QUELQUES REFERENCES

IRREVERSIBLE de Gaspar NOE

SPRING BREAKERS de Harmony KORINE

BULLY de Larry CLARK

THE SMELL OF US de Larry CLARK