La Chapelle a été construite en 1967 / 1968 et bénie par l’évêque de Quimper en janvier 1969.

En 2023, plus de clinique du Clos, plus de Monastère. Seule subsiste cette chapelle. Il y a un an ce lieu menaçait ruine. Des flaques d’une eau pluviale qui tombait en abondance. Des vitraux cassés. Des murs verts de mousse. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de chauffage, des ouvertures bouchées par du ciment. Seul vestige de cette époque, un mur, derrière lequel autrefois se trouvait la pièce claustrale. Il serait à remplacer par une baie vitrée qui ferait encore davantage entrer la lumière. Vous m’excuserez j’espère d’avoir commencé par évoquer le matériel, l’Histoire, l’économie. Mais, peut-on parler de l’Esprit si nous n’invoquons pas du tout l’incarnation, la matérialité des choses, les héritages immobiliers, la chair des femmes et des hommes qui nous ont précédés.

Je crois profondément que les femmes et les hommes de ce premier quart du 21ème siècle, sont à la recherche de ce genre de lieux, de lieux identifiés, de lieux de liberté intérieure, de lieux d’écoute, de lieux de partages simples, de lieux humbles, de lieux pauvres, vrais, ouverts et proches. Cela ne veut pas dire de lieux tristes. Humilité, humanité, humour sont si proches les uns des autres. Les lieux ce sont des bâtiments, des églises et des chapelles et des temples. Ces bâtiments bénéficient de plans, puis sont construits, sont détruits, sont vendus, sont transmis...

Nous sommes appelés à être des individus plein d’humanité. Cette humanité, cependant, il ne faut jamais l’oublier, est aussi mise en marche par un esprit particulier, par un Esprit dit « Saint ». L’humanité et la divinité, l’homme et Dieu, c’est Jesus, tout simplement. Le Dieu qui est petit, humble, pauvre, un Dieu qui est « entre nos mains » comme le dirait Maurice Zundel. Cette pauvreté de Dieu est visible dès sa naissance et il ne naît pas dans un hôtel de luxe, mais dans une crèche avec des animaux. A la fin de son existence il n’entre pas à Jérusalem sur un cheval, sur un fier destrier. Non, il entre à Jérusalem sur un âne. Sa couronne elle n’est pas en or et en pierres précieuses, elle est en épines. Sa mort elle n’est pas glorieuse ; il meurt crucifié comme un bandit, comme un criminel. Nous ne sommes pas des marionnettes entre les mains d’un Dieu qui tirerait les ficelles d’en-haut. Non, Dieu est pauvre, il est notre serviteur et il passe son temps à frapper à notre porte intérieure. C’est ce que expérimente Elie qui a vainement tenté de trouver Dieu dans le spectaculaire, dans les orages, le tonnerre, la puissance des éléments. Il désespère presque au fonds de sa grotte et découvre alors Dieu dans « un murmure de fin silence », « un murmure de fin silence ». « le murmure d’une brise légère », « le bruit du silence », « le bruit du silence ».

Dans ce 1er quart du XXIème siècle, il faut savoir plus qu’à n’importe quelle époque je crois, discerner, analyser, comprendre avant d’engager son corps et son esprit. Internet, les pseudos, les fakes news, les influenceurs et les influenceuses. Les réseaux sociaux, les algorithmes, l’intelligence artificielle… Jamais l’homme n’aura eu autant le choix à sa disposition. Que choisir ? Qui choisir ? Comment allons-nous aller vers le Chemin, la Vérité, et la Vie. Comment allons-nous trouver le chemin de la Paix et de l’Amour dans un monde où il y a tant de choix, dans un monde où la vérité et le mensonge portent les mêmes habits.

Monastère Des Augustines à Rénover

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